La dengue continue de sévir en Côte d'Ivoire et les moustiques du genre Aedes, ses principaux vecteurs, sont endémiques à Abidjan. Notre étude vise à évaluer la distribution spatiale des lieux de reproduction des vecteurs de la dengue et le risque de transmission entomologique de cette arbovirose à Abidjan, et de leur hétérogénéité inter-quartiers.

Des enquêtes entomologiques transversales de maison à maison ont été réalisées du 23 mai au 04 juin 2016 dans trois quartiers d'Abidjan. Ces enquêtes ont consisté à recenser et identifier les récipients contenant des larves de Aedes et à estimer les indices de risque épidémique. Cent maisons, choisies de façon aléatoire, ont été prospectées et géoréférencées dans chacun des sites.

L’élevage des larves issues des gîtes prospectés a fourni un total de 1075 moustiques appartenant majoritairement au genre Aedes avec pour seul représentant l'espèce Aedes aegypti (97,9 %). Sur les 285 gîtes recensés sur l'ensemble des trois sites, le quartier Anoumabo a présenté les proportions les plus élevées avec 63,97, 48,08, 44,68 et 44 % de récipients de stockage d'eau, récipients abandonnés, pneus et autres gîtes respectivement. Les indices Stégomyiens ont été de 64, 34 et 37 % pour l'indice maison et de 160, 61 et 64 pour l'indice Breteau respectivement à Anoumabo, Bromakoté et Petit-Bassam. Ces indices (Indice Maison > 5 % et/ou Indice Breteau > 20) indiquent que les trois quartiers sont sensibles à la dengue avec un risque plus élevé à Anoumabo.

Des flambées épidémiques de dengue survenant régulièrement à Abidjan, une surveillance entomologique couplée à la sensibilisation et à l’éducation de la population à la gestion des gîtes larvaires potentiels permettrait de réduire le risque de survenue de la dengue.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.