Le personnel médical constitue actuellement le plus grand groupe de travailleurs exposés professionnellement à des sources artificielles de rayonnements ionisants (RI). Le risque de maladie associé à ces expositions chroniques à de faibles doses fait encore l'objet de débats chez ces professionnels. L'objectif était d’évaluer le risque de mortalité toutes causes confondues et par cause spécifique chez les travailleurs du secteur médical exposés aux RI en France au sein de la cohorte ORICAMS (« Occupational Radiation Induced Cancer in Medical Staff ») par rapport à la population générale.

ORICAMS a été mise en place en 2011 par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire et inclut le personnel de santé suivi pour une exposition aux RI avec au moins une dosimétrie enregistrée dans le Système d'information de la surveillance des expositions aux RI sur la période 2002-2012. Les causes de décès ont été extraites des certificats de décès et codées selon la CIM-10. Le suivi s'est terminé le 31/12/2017. Des ratios standardisés de mortalité (SMR) ont été calculés par causes de décès pour comparer la mortalité de la cohorte à celle de la population française.

Au total, 126 960 travailleurs ont été inclus dans la cohorte (62 % de femmes et 38 % d'hommes), parmi lesquels 2386 décès ont été enregistrés. Par rapport à la population générale, une baisse significative de la mortalité, toutes causes confondues, a été observée, ce qui est cohérent avec « l'effet du travailleur sain ». Cependant, des excès de décès pour certaines causes sont suspectés.

Ces résultats préliminaires seront détaillés par cause de décès, par tranche d’âge, et par sexe lors du congrès. Des analyses dose-réponse basées sur l'exposition professionnelle individuelle cumulée aux RI permettront de caractériser plus précisément les risques radio-induits de cancer dans le cadre d'une exposition professionnelle.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.