Pendant la pandémie de COVID-19, les professionnels de la santé (PS) ont eu une charge de travail élevée et ont été exposés à de multiples facteurs de stress et à des niveaux élevés d’épuisement professionnel. L'objectif de cette étude était de déterminer la prévalence et les facteurs prédictifs du syndrome de l’épuisement professionnel chez les PS.

Il s'agissait d'une étude transversale menée durant le mois d'avril 2021 à l'aide d'un questionnaire auto-administré, distribué aux PS qui travaillaient aux services désignés à la prise en charge des patients COVID-19. L'inventaire d’épuisement professionnel de Maslach (22 items) a été utilisé pour mesurer la prévalence de l’épuisement professionnel.

Parmi les 360 PS inclus dans cette enquête, 226 participants (62,8 %) étaient des femmes. La prévalence globale de l’épuisement professionnel était de 66,4 % (N=239). L'analyse multivariée par régression logistique binaire a montré que les facteurs indépendamment associés au syndrome d’épuisement professionnel étaient avoir des enfants (Odds ratio ajusté (ORa=2,97 ; p=0,001), vivre avec la famille ou les amis (ORa=8 ; p=0,001 ; ORa=9,86 ; p=0,026 respectivement), la profession médicale (ORa=4,53 ; p<0,001), travailler dans des unités de soins intensifs (ORa=2,32 ; p=0,042), travailler > 6heures par jour (ORa=3,43 ; p=0,007) et faire des gardes de nuit (ORa=2,01 ; p=0,036). De plus, avoir une alimentation déséquilibrée (ORa=2,4 ; p=0,002) et se sentir démotivé (ORa=2,08 ; p=0,008) et incompétent au travail (ORa=2,85 ; p=0,012) étaient indépendamment associés à l’épuisement professionnel.

Les résultats de cette étude ont démontré que le taux de syndrome d’épuisement professionnel était alarmant chez les PS. Un soutien psychologique devrait accompagner l'exercice pratique de cette population vulnérable.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.