Les valeurs prédictives positive (VPP) et négative (VPN) d'un test nous informent sur la probabilité d’être réellement malade ou non, tout en ayant respectivement un test positif ou bien négatif. Notre objectif était d’étudier l'apport du nomogramme de Fagan dans la détermination des VPP et VPN de l'intradermo-réaction (IDR) à la tuberculine.

Il s'agissait d'une étude cas-témoins, multicentrique dans 11 dispensaires antituberculeux en Tunisie, durant la période du 1^er juin au 30 novembre 2014. Une fiche de recueil des données a été remplie et un test cutané à la tuberculine a été réalisé pour chaque participant. Nous avons déterminé dans un premier temps la valeur seuil de ce test en utilisant la courbe ROC. Ensuite, nous avons eu recours à deux méthodes afin de déterminer les VP : le théorème de Bayes basé sur un calcul, et le nomogramme de Fagan qui nous permet de déterminer graphiquement les VP en sachant la prévalence de la maladie et les valeurs des rapports de vraisemblance (RV(+) et RV(-)).

Nous avons inclus 1053 patients répartis en 339 cas (sex-ratio (H/F)=0,87) et 714 témoins (sex-ratio (H/F)=0,99). L’âge moyen des cas était de 38,3 ± 11,8 ans et celui des témoins était de 33,6 ± 11 ans. La valeur seuil du diamètre de l'induration de l'IDR, la plus discriminative, déterminée à travers la courbe ROC était de 11 mm. Pour cette valeur seuil, le RV (+) était de 3,1 et le RV (-) était de 0,34. Les VPP et VPN calculées à l'aide du théorème de Bayes et celles établies à partir du nomogramme de Fagan (en utilisant une prévalence de 1 %) étaient identiques (respectivement 3,11 % et 99,52 %).

Les VP calculées par les deux méthodes étaient comparables. Ainsi, à partir d'un graphique simple et rapide à construire tel que le nomogramme de Fagan, nous pouvons prédire les VP à partir de la prévalence prédéterminée de la maladie et en connaissant les RV sans passer par un calcul complexe.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.