Les cancers du col utérin aux stades précoces sont des tumeurs de bon pronostic dont la prise en charge thérapeutique repose principalement sur la chirurgie. Au cours de l'histoire chirurgicale, plusieurs voies d'abord ont été décrites. Le concept d'hystérectomie élargie par voie vaginale est un concept ancien mais sa complexité et l'impossibilité d'effectuer une stadification ganglionnaire ont limité sa diffusion dans les équipes. Initialement prédominante, la voie laparotomique a été supplantée par l'approche mini-invasive par cœlioscopie, du fait d'une morbidité chirurgicale moins importante et de résultats oncologiques comparables. Cependant, la sécurité carcinologique de l'approche mini-invasive a été remise en cause récemment par un essai randomisé international et plusieurs études rétrospectives nationales. Cette réserve émise sur une approche cœlioscopique exclusive a donc suscité un regain d'intérêt pour la voie vaginale, couplée à une stadification ganglionnaire par cœlioscopie dans ce contexte. Bien que peu enseignée, la maîtrise de la voie vaginale permet la réalisation de la trachélectomie élargie, une intervention décrite par Daniel Dargent en 1998 qui permet de préserver la fertilité des jeunes patientes présentant un cancer du col utérin. Ce dernier point est d'autant plus crucial que ces cancers touchent souvent des femmes jeunes souhaitant conserver leurs possibilités de concevoir et que l'heure est à une désescalade thérapeutique dans la chirurgie des cancers du col. Dans cet article, sont décrites les techniques de chirurgie radicale des cancers du col utérin par voie cœlio-vaginale, qu'elles soient conservatrices ou non, et les indications de cette voie d'abord sont discutées.