Existe-t-il une place pour les AINS/corticoïdes dans la prise en charge de l'érysipèle ? - 29/04/08
R. Jaussaud [1],
E. Kaeppler [1],
C. Strady [1],
I. Beguinot [1],
A. Waldner [1],
G. Rémy [1]
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La place des anti-inflammatoires au cours du traitement des érysipèles, conjointement à une antibiothérapie adaptée, reste largement controversée dans la littérature. Leur utilisation, par analogie avec les pratiques d'autres spécialités, pourrait venir de la capacité de ces molécules à diminuer les phénomènes inflammatoires locaux, à soulager plus rapidement les patients et à prévenir d'éventuelles séquelles liées au processus inflammatoire. De nombreuses observations publiées dans la littérature font état de complications infectieuses graves, surtout à type de fasciites nécrosantes, survenues lors de l'utilisation de telles molécules et plus particulièrement des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) au cours de ces situations. Aucune étude contrôlée (AINS versus placebo) vérifiant l'efficacité et l'innocuité de ces traitements n'est actuellement disponible. Une seule étude comparative impliquant la prednisolone fait état d'un gain modeste d'une journée, dans le groupe recevant de la prednisolone, en termes de médiane de guérison, de diminution de la durée de séjour hospitalier et de diminution de la durée de traitement antibiotique par voie veineuse. Si les données actuellement disponibles ne permettent pas d'établir de façon certaine une relation de cause à effet entre les complications infectieuses sévères à type de fasciites nécrosantes et l'utilisation des AINS, la prudence est de rigueur et les AINS restent contre-indiqués au cours du traitement des érysipèles, en l'absence de preuve objective de leur efficacité.
Should NSAID/corticoids be considered when treating erysipelas? |
Using non-steroidal anti-inflammatory drugs (NSAID) in association with a suitable antibiotherapy in the treatment of erysipelas, is still being largely discussed in medical publications. When compared to other fields of medicine, here their use might be justified by their ability to reduce local inflammation processes, to relieve patients more quickly, and to prevent potential sequels due to an inflammatory process. Numerous reports have suggested an association between the use of NSAID and the progression of an invasive streptococcal infection, particularly necrotizing fasciitis. The exact mechanism is still unclear. No controlled survey (NSAID versus placebo) checking the efficiency and the safety of these treatments is currently available. Only one comparative study showed a gain of one single day for prednisolone The prednisolone-treated patients had a shorter median length of hospital stay (5 days vs. 6) than the placebo-treated ones. The median treatment time with intravenous antibiotics, in the placebo group, was 1 day longer than in the prednisolone group. The occurrence of side effects was not higher in the prednisolone group. If this currently available data is not sufficient to establish a relationship between severe infectious complications and the use of NSAID, one should be cautious when using them to treat erysipelas, since their efficiency has not been positively proved.
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Vol 128 - N° 3
P. 348 - avril 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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