L’hypothèse du Fonctionnement interne de la structure de pensée autistique (FISPA) propose une interprétation théorique unifiante de la condition de l’autisme, qui résulterait essentiellement de l’altération précoce du développement neurologique de la conscience. Ainsi, la condition de l’autisme serait associée à un déficit persistant dans la capacité à traiter les informations de façon consciente et intégrée. L’hypothèse du FISPA fut élaborée à partir de l’expertise expérientielle d’une personne autiste, Brigitte Harrisson et d’observations cliniques faites auprès de personnes autistes. Dans cet article, l’hypothèse sera décrite et étayée en s’appuyant sur des recherches en neurosciences et en sciences cognitives. Le présent article aborde les répercussions des atypies de la connectivité fonctionnelle chez les personnes autistes sur le développement de systèmes neuronaux fonctionnels et intégrateurs, soit l’espace de travail neuronal global et le réseau par défaut. Ces irrégularités affecteraient la capacité à traiter de façon consciente et intégrée les informations provenant de soi et de l’environnement, et ce, dès la naissance. L’hypothèse du FISPA soutient qu’une cascade développementale s’ensuivrait, laquelle aurait des répercussions sur la perception ainsi que sur la conceptualisation du corps et des émotions. Il est avancé dans le présent article qu’afin de compenser ce trouble du développement de la conscience et d’avoir accès à soi en temps direct, la personne autiste pourrait devoir déployer des efforts cognitifs continus et parfois présenter certains mouvements répétitifs. La variabilité des manifestations autistiques apparentes, telles que les mouvements stéréotypés, pourrait être liée au niveau de développement de la conscience de chaque personne autiste. L’hypothèse présentée dans le présent article permet donc une compréhension de l’évolution typique des manifestations autistiques.

The Internal Structure of Autistic Thought hypothesis (referred to throughout this article as the FISPA hypothesis, FISPA being the French acronym for Fonctionnement interne de la structure de pensée autistique) proposes a unifying theoretical interpretation of the condition of autism resulting from the early alteration of the neurological development of consciousness. The condition of autism, therefore, could be associated with a persistent deficit in the ability to process information in a conscious and integrated way. The FISPA hypothesis was developed from the experiential expertise of an autistic person, Brigitte Harrisson, as well as from clinical observations made with autistic people. In this article, the hypothesis will be described and supported by research in neuroscience and cognitive science. This article discusses the impact of functional connectivity atypias in people with autism on the development of functional and integrative neural systems, namely the global neuronal workspace and the default mode network. These irregularities may affect, from birth, a person's ability to process information about themselves and their environment in a conscious and integrated manner. The FISPA hypothesis holds that a developmental cascade would ensue, which would have repercussions on perception as well as on the conceptualization of both the body and emotions. This article argues that in order to compensate for this disorder of the development of consciousness and in order to have access to themselves in real time, an individual with autism may be required to deploy continuous cognitive efforts and therefore may occasionally present certain repetitive movements. The variability of these apparent autistic manifestations, such as stereotypical movements, could be related to the level of development of consciousness of each autistic person. The hypothesis presented in this article therefore allows an understanding of the typical evolution of autistic manifestations.