Rôle du gène de l'hémochromatose (HFE) dans la porphyrie cutanée tardive - 29/04/08
F. Skowron [1],
F. Bérard [1],
P. Grézard [1],
F. Wolf [1],
Y. Morel [2],
H. Perrot [1]
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Introduction |
L'origine de la surcharge ferrique au cours de la porphyrie cutanée tardive est inconnue. Nous avons évalué la fréquence des mutations du gène de l'hémochromatose génétique (HFE) chez 56 malades atteints de porphyrie cutanée tardive. Puis nous avons analysé les rapports entre ces mutations et les principales anomalies biochimiques de la porphyrie cutanée tardive et leur interaction éventuelle avec les autres facteurs exogènes déclenchant de porphyrie (alcool, hépatite C, médicaments).
Malades et méthode |
Les mutations du gène HFE et les facteurs exogènes (hépatite C, prise d'alcool, prise médicamenteuse) ont été analysés chez 56 malades (44 hommes, 12 femmes) atteints de porphyrie cutanée tardive. La surcharge ferrique était déterminée par le coefficient de saturation de la transferrine (CST), le fer sérique et la ferritinémie. Les fonctions hépatiques étaient évaluées par le dosage des enzymes hépatiques (transaminases, gamma-glutamyl transpeptidase).
Résultats |
Trente-neuf malades (69,4 p. 100) avaient des mutations du gène HFE, 18 (32,1 p. 100) étaient H63D hétérozygotes, 4 (7,1 p. 100) H63D homozygotes, 9 (16 p. 100) C282Y hétérozygotes, 8 (14,2 p. 100) hétérozygotes composites C282Y/H63D. Nous n'avons noté aucun génotype C282Y homozygote. La comparaison entre les porphyries non mutées et mutées montrait que les hétérozygotes composites C282Y/H63D étaient associés à une surcharge ferrique significative : CST = 0,61 vs 0,39 (p = 0,0001) et fer sérique = 32,9 vs 22,4 (p = 0,0046). Le génotype H63D homozygote avait également une forte surcharge ferrique mais non significative : CST = 0,53 vs 0,39 (p = 0,06). Le groupe présentant une forte surcharge ferrique (CST > 0,45) n'avait aucune association avec les facteurs déclenchants (alcool, hépatites virales, médicaments). Les altérations hépatiques (cytolyse) étaient associées à la prise d'alcool et à l'infection par le virus de l'hépatite C mais n'étaient pas associées aux mutations du gène HFE. Il n'y avait pas d'association significative entre les facteurs déclenchants et les génotypes d'HFE.
Discussion |
La fréquence des mutations C282Y et H63D du gène HFE à Lyon est intermédiaire entre celles des études anglo-saxonnes et italiennes soulignant l'origine celtique de la mutation C282Y. Le gène HFE par son génotype hétérozygote composite et dans une moindre mesure par son génotype H63D homozygote explique les plus fortes surcharges ferriques dans notre population. Il favorise ainsi l'expression de la porphyrie. Cette surcharge ferrique déterminée par HFE est un nouveau facteur déclenchant de porphyrie cutanée tardive indépendant des autres facteurs déclenchants connus : alcool, hépatite C, médicaments, mutation hétérozygote du gène de l'uroporphyrinogène décarboxylase.
Role of the hemochromatosis gene (HFE) in porphyria cutanea tarda: a prospective study in 56 cases. |
Background |
The cause of iron overload in prophyria cutanea tada is unknown. The aim of this work was to determine the frequency of the hemochromatosis gene (HFE) in 56 patients with porphyria cutanea tarda. We analyzed the relationship between HFE mutations and biochemical abnormalities in porphyria cutanea tarda and the interaction with other triggering factors of porphyria cutanea tarda (alcohol abuse, hepatitis C, drugs).
Patients and methods |
Hepatitis C, alcohol abuse, drug intake and HFE mutations were determined in 56 patients with porphyria cutanea tarda (44 men and 12 women). Iron status was determined from transferrin saturation, serum iron, and serum ferritin. Liver metabolism was determined from liver chemistries: alanine aminotransferase, aspartate aminotransferase, and gamma-glutamyl transpeptidase.
Results |
Thirty-nine patients (69.4 p. 100) carried HFE mutations, 18 (32.1 p. 100) were H63D heterozygous, 4 (7.1 p. 100) were H63D homozygous, 9 (16 p. 100) C282Y heterozygous, 8 (14.2 p. 100) compound C282Y/H63D heterozygous and none were C282Y homozygous. Comparison between porphyria cutanea tarda with and without mutations showed that compound C282Y/H63D heterozygous status was significantly linked to iron overload: transferrin saturation = 0.61 vs 0.39 (p = 0.0001) and serum iron = 32.9 vs 22.4 (p = 0.0046). H63D homozygous status was linked to iron overload but non-significantly: transferrin sturatin = 0.53 vs 0.39 (p = 0.06). The class with high iron overload (transferrin saturation > 0.45) was not linked with triggering factors of porphyria cutanea tarda. Hepatatic cytolysis was linked to alcohol abuse and hepatitis C but not to HFE mutations.
Discussion |
The frequencies of HFE mutations in Lyons France are halfway between Anglo-Saxon and Italian papers, highlighting the Celtic origin of C282Y mutation. Compound heterozygous and to a lesser degree H63D homozygous status explained the highest iron overload in our patients. This favors clinical expression of porphyria cutanea tarda. This iron overload due to HFE mutations is a new triggering factor of porphyria cutanea tarda independent of classical triggering factors: mutation of the erythrocytic uroporpyrinogen decarbocylase gene, alcohol abuse, hepatitis C, and drugs.
Plan
© 2001 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 128 - N° 5
P. 600-604 - juin 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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