L’insuline asparte (Novorapid®) est un analogue de l’insuline humaine. Elle est à action rapide, indiquée dans le traitement du diabète de types I et II. Son utilisation abusive à des fins de suicide et de meurtre a souvent été décrite. En médecine légale, l’identification de l’insuline dans les échantillons biologiques a toujours été difficile et l’interprétation des résultats souvent complexe, surtout après un dosage en immunochimie.

Nous présentons un cas de suicide d’un homme de 64 ans, décédé après l’injection d’insuline asparte. Quatre stylos Novorapid® vides ont été trouvés près du corps. L’examen du corps était sans particularité et du sang fémoral a été prélevé dans 2 tubes Vacutainer secs (bouchon rouge) et 2 tubes avec fluorure de sodium, NaF (bouchon gris).

Une méthode LC-HRMS a été utilisée pour identifier l’insuline asparte dans les échantillons de sang et les stylos. L’insuline asparte s’est révélée positive à 36 et 37ng/mL dans les 2 sang conservé dans les tubes secs, et à 58 et 71ng/mL dans les 2 tubes contenant du fluorure de sodium, lors des tests effectués environ 3 semaines après le prélèvement des échantillons. Le contenu des stylos correspondait également à l’insuline asparte.

Lors d’une étude de dégradation mise en place pour comparer 3 conservateurs et des tubes secs, une stabilité convenable de l’insuline asparte a été observée avec l’EDTA et le NaF, à 4 et –20°C. Étant donné que le fluorure est un conservateur classique en toxicologie médicolégale pour la mesure des concentrations d’alcool dans le sang, les auteurs suggèrent son utilisation pour les prélèvements sanguins en cas de suspicion d’intoxication à l’insuline.