2-MeOPP dans les cheveux d’un patient traité par urapidil - 11/08/22
Résumé |
Objectif |
En réponse à des demandes de recherche large de xénobiotiques, le laboratoire de toxicologie du CHU de Lille réalise en routine des criblages toxicologiques dans les cheveux par des méthodes de chromatographie liquide avec détection par spectrométrie de masse haute résolution (CL-SMHR) et par spectrométrie de masse en tandem (CL-SM/SM) dont les bibliothèques incluent plus de 700 NPS et métabolites. Nous rapportons un résultat capillaire positif concernant la 1-(2-méthoxyphényl)pipérazine (2-MeOPP) chez un patient traité par urapidil.
Histoire du cas |
Un homme de 37 ans a été hospitalisé pour une insuffisance rénale aiguë avec ischémie bilatérale des reins. L’anamnèse du patient évoquait une consommation régulière de cannabis (un facteur connu pour favoriser une telle pathologie) et l’analyse des cheveux a été prescrite afin de rechercher d’autres addictions éventuellement en lien avec la survenue de sa pathologie (cocaïne, notamment). Les médicaments donné lors son hospitalisation (3 semaines avant le prélèvement de cheveux), dont l’urapidil (120mg/jour), ont été détectés dans ses cheveux (bruns, 1,5cm de long) ainsi que du 2-MeOPP. Le patient a nié toute prise possible de ce NPS.
Méthode |
Afin d’étudier l’hypothèse émise il y a quelques années [1 ] d’une présence de 2-MeOPP en lien avec la prise d’urapidil, une étude du métabolisme de l’urapidil par microsomes hépatiques humains (HLM) et des analyses sanguines et urinaire complémentaires ont été réalisées [2 ] par CL-SMHR et CL-SM/SM.
Résultats |
L’étude du métabolisme de l’urapidil a confirmé que le 2-MeOPP est un de ses métabolites mineurs, et ils ont été tous les deux détectés dans les échantillons du patient aux concentrations suivantes, respectivement : 140 et 11μg/L (sang), 3660 et 58μg/L (urine), 650 et 0,6ng/mg (cheveux). Ces résultats (i) attestent d’un métabolisme de l’urapidil vers la 2-MeOPP et (ii) supportent la véracité des déclarations du patient relatives à l’absence de prise exogène 2-MeOPP.
Discussion–Conclusion |
Les HLMs représentent un outil de choix pour une étude du métabolisme dans nos laboratoires de toxicologie biologique et médicolégale. Les résultats obtenus ici ont permis une confirmation (i) du métabolisme de l’urapidil en 2-MeOPP et (ii) du risque de détection 2-MeOPP dans les échantillons biologiques (sang, urine et cheveux) d’un patient traité par l’urapidil. Ce cas illustre une nouvelle fois l’intérêt des outils d’exploration métabolique in vitro et de la prise en compte des résultats obtenus lors de l’interprétation des résultats toxicologiques.
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Vol 34 - N° 3
P. 205 - septembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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