L'utilisation des anticorps monoclonaux chimériques anti-CD20 (rituximab) a permis l'obtention de rémissions chez des malades atteints de lymphomes B ganglionnaires en rechute après chimiothérapie conventionnelle, en particulier dans des formes centrofolliculaires. Nous rapportons les observations de deux malades atteints de lymphomes B à localisations cutanées traités par rituximab.

Un homme de 70 ans, ayant un lymphome B cutané primitif à grandes cellules des membres inférieurs en rechute après chimiothérapie conventionnelle et une femme de 38 ans, atteinte d'un lymphome centrofolliculaire avec localisations cutanées et ganglionnaires, ont reçu une administration hebdomadaire de rituximab à la dose de 375 mg/m ² par voie intraveineuse, pendant 4 semaines. Une rémission complète a été observée dans les deux cas. La durée de cette rémission a été de 10 mois dans le premier cas, et de 15 mois chez la deuxième malade. Dans le premier cas, une réponse complète a été de nouveau obtenue grâce à l'association du rituximab avec une chimiothérapie.

Le rituximab reconnaît CD20, antigène spécifique des lymphocytes B exprimés également par la plupart des lymphomes de la lignée B. Seize autres cas de lymphomes B à localisations cutanées traités par rituximab ont été rapportés dans la littérature, avec un taux de réponse complète de 25 p. 100 et un taux de réponse partielle de 56 p. 100. Les 2 cas rapportés ici et ceux de la littérature plaident en faveur de son utilisation chez les malades atteints de lymphome B cutané dérivé des cellules centrofolliculaires résistant aux chimiothérapies conventionnelles, et de sa possible association avec la chimiothérapie.

Anti-CD20 monoclonal antibodies have been successfully used in patients affected with B-cell lymphomas — mostly of the centrofollicular variety — showing relapse after treatment with antineoplastic chemotherapy. We report herein two patients with cutaneous B-cell lymphomas showing complete remission after treatment with rituximab.

A 70 year-old man with a cutaneous large cell lymphoma of the legs relapsing despite chemotherapy, and a 38 year-old woman with a cutaneous and lymph node centrofollicular lymphoma were treated with rituximab 375 mg/m ² weekly for 4 weeks, leading to complete remission, persisting 15 months after the end of treatment in one case, while remission lasted 10 months in the first case. In this latter case, relapsing lesions responded following treatment with a rituximab/cytotoxic polychemotherapy combination.

Rituximab is a monoclonal chimeric antibody targeting CD20, a surface antigen which is expressed by cells belonging to the B-lymphocytic lineage and by most B cell malignancies. Sixteen other patients with cutaneous B-cell lymphomas treated with rituximab have been previously reported in the literature, with a complete remission rate of 25 p. 100 and a partial remission rate of 56 p. 100. The presently reported cases support the use of rituximab in cases of cutaneous B-cell lymphoma showing resistance or relapse after antineoplastic chemotherapy, either alone or in combination with cytotoxic drugs.