Le priapisme est une érection prolongée et douloureuse, n'aboutissant pas à l'éjaculation. Elle peut être primaire ou secondaire à un traumatisme périnéal, une prise médicamenteuse ou un processus thromboembolique. Nous rapportons le cas d'un priapisme au cours d'une dermatite atopique généralisée.

Un garçon de 11 ans, aux antécédents de dermatite atopique, avait depuis 36 heures une érection douloureuse, irréductible. L'examen clinique trouvait en dehors d'un priapisme, de multiples lésions de grattage sur le corps et la verge, évoluant depuis 2 mois (traitées par application quotidienne de dermocorticoïdes de classe II), compatibles avec une poussée de dermatite atopique. Les examens paracliniques étaient sans particularité. Devant l'urgence urologique, une ponction des corps caverneux était réalisée sous anesthésie générale, suivie d'une injection d'étiléfrine (Effortil^®) à la base de la verge. Une détumescence complète et définitive était obtenue après 3 injections en 48 heures. L'application de bétaméthasone (Diprosone^®) permettait une régression des lésions cutanées. L'enfant était traité par ciclosporine (Néoral^®) pour sa dermatite atopique avec un bon résultat à 6 mois.

Dans notre observation, l'hypothèse d'une maladie potentiellement thrombogène comme une leucémie myéloïde, une drépanocytose ou une thrombocytémie a été écartée. Le jeune garçon ne rapportait pas de traumatisme récent sur le périnée mais les lésions de grattage sur les organes génitaux pouvaient être considérées comme des microtraumatismes locaux. La formation d'un oedème inflammatoire de la verge constituant un obstacle au retour veineux pénien a pu conduire à la formation d'un priapisme. On ne peut exclure la responsabilité des dermocorticoïdes dans la survenue du priapisme chez ce malade. En effet, il s'agissait du seul traitement prescrit, et depuis l'introduction de la ciclosporine, il n'y a pas eu de récidive.

Priapism is a pathologically prolonged and painful penile erection, not resulting in ejaculation. Causes include certain oral medication, perineal trauma, thrombo-embolic process or primary priapism. We report a case of priapism secondary to diffuse general atopic dermatitis.

An 11 year-old child, with atopic dermatitis, presented over the last 36 hours an irreduced painful penile erection. Other than priapism, he presented numerous scratched lesions on the body and the penis having developped over the last 2 months (treated by daily topical corticosteroid application) and consistent with atopic dermatitis exacerbation.

Due to the urological emergency, a puncture of the corpora cavernosa was made, followed by an injection of etilephrine in the penis. Complete and definitive detumescence was obtained. Application of betamethasone healed the cutaneous lesions. The child was treated with ciclosporine for his atopic dermatitis with good results at 6 months.

In our case, hypothesis of myeloid leukemia, sickle-cell disease and essential thrombocythemia were turned down. The young child did not exhibit any recent perineal trauma but the scratched lesions can be considered as microtraumas. The formation of an inflammatory oedema obstructed venous drainage of the penis and provoked priapism. We can not rule out the responsibility of topical corticosteroids in the formation of the priapism in this patient. Indeed, it was the only drug therapy prescribed, and since introduction of ciclosporine, there has been no relapse.