L'hypersensibilité immédiate est rarement en cause dans les urticaires médicamenteuses - 29/04/08
F. Cousin [1],
A. Catelain [1],
K. Philips [1],
B. Favier [2],
E. Queuille [2],
J.-F. Nicolas [1]
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Introduction |
La survenue d'une urticaire aiguë au cours d'un traitement médicamenteux pose la question suivante : l'urticaire est-elle allergique (due à une hypersensibilité immédiate : immunité spécifique IgE-médiée) ou pseudo-allergique ? Nous rapportons notre expérience de l'étude immunoallergologique des malades adressés pour intolérance médicamenteuse se présentant sous la forme de manifestations de type hypersensibilité immédiate (urticaire, angioedème, choc anaphylactique).
Méthodes |
Une étude prospective a été menée, entre février 2000 et avril 2001, incluant tous les malades adressés dans l'unité pour intolérance médicamenteuse à type d'urticaire, d'angioedème ou de choc anaphylactique. L'interrogatoire a recherché des antécédents d'urticaire chronique ainsi que des antécédents d'urticaire après prise de médicaments différents. L'examen clinique a recherché un dermographisme. Tous les malades ont eu des tests cutanés d'hypersensibilité immédiate (prick-tests et intradermoréactions) aux médicaments lors d'une hospitalisation. Si les tests étaient négatifs, la molécule était réintroduite. En cas de positivité, c'est-à-dire d'hypersensibilité immédiate, la molécule était contre-indiquée et une recherche de réactivités croisées était effectuée.
Malades |
Trois cent cinquante malades ont été adressés dans l'unité pour intolérance médicamenteuse à type d'urticaire ou angioedème pour la plupart ou de choc anaphylactique chez 7 malades. Les médicaments suspectés étaient divers : 50 p. 100 étaient des antibiotiques pénicillines et céphalosporines en majorité. D'autres classes étaient également incriminées : les anti-inflammatoires non stéroïdiens, l'aspirine et le paracétamol pour une grande part ainsi que les anesthésiques locaux, les morphiniques, les produits de contraste iodés, les corticoïdes...
Résultats |
Sur les 350 malades testés, seuls 22 étaient allergiques et avaient des tests positifs pour le médicament incriminé. Chez ces 22 malades, à l'exception de 2 d'entre eux, les accidents présentés avaient été sévères (chocs anaphylactiques chez 7 malades) et l'urticaire n'était qu'une manifestation mineure de l'accident. Les médicaments responsables étaient les céphalosporines (10 cas), les pénicillines (6 cas), l'insuline (2 cas), la gonadoréline (1 cas), la carboxyméthylcellulose (1 cas), la lidocaïne (1 cas) et le sulfaméthoxazole (1 cas). Les 328 autres malades avaient des tests négatifs et ont pu reprendre la molécule testée sans incident. La plupart avaient des antécédents d'urticaire chronique ou de dermographisme.
Commentaires |
Seuls 22 malades sur 350, soit 6 p. 100 étaient authentiquement allergiques. Ces malades étaient ceux qui avaient eu les accidents les plus graves. Les autres malades, c'est-à-dire la majorité, étaient atteints d'une urticaire médicamenteuse pseudo-allergique, autorisant la reprise des médicaments.
Immediate hypersensitivity is rarely implicated in drug induced urticaria. |
Introduction |
The unexpected appearance of acute urticaria during the course of drug treatment gives rise to the following question: is it an allergic urticaria (due to an immediate hypersensitivity: IgE mediated specific immunity) or is it pseudo-allergic? We report our findings in an immuno-allergological study of patients who were sent for drug intolerance which presented as immediate hypersensivity (urticaria, angiooedema, anaphylactic shock).
Methods |
A prospective study was conducted including all the patients who were sent to the unit for urticaria or angiooedema type drug intolerance. Patients were questioned about previous chronic urticaria and also about urticaria after taking different medicines. The clinical examination looked for a dermographism. All the patients then took skin tests for immediate hypersensitivity, the molecule was contra-indicated and tests for cross-reactivity were conducted.
Patients |
Three hundred fifty patients were sent to this unit between February 2000 and April 2001 for drug intolerance, mostly with urticaria/angiooedema but in 7 cases with anaphylactic shock. The incriminated drugs were varied: 50 p. 100 were due mainly to penicillins and cephalosporins. Other drug groups were also involved: non steroid anti-inflammatories, aspirin and paracetamol for the most part, along with local anesthetics, morphine-based products, contrast iodine products, corticosteroids...
Results |
Of the 350 patients tested, only 22 were allergic and had positive tests for the incriminated drug. In these 22 patients, with the exception of 2 of them, the effects were severe (anaphylactic shock in 7 patients) and the urticaria was only a minor manifestation of the reaction. The drugs responsible were cephalosporin (10 patients), the penicillin (6 patients), insulin (2 patients), gonadorelin (1 patient), carboxymethylcellulose (1 patient), lidocain (1 patient), and sulfamethoxazole (1 patient). The 328 other patients had negative tests and were able to retake the tested molecule without incident. Most of them had antecedents of chronic urticaria or dermographism.
Discussion |
Only 22 patients of the 350, i.e. 6 p. 100 were genuinely allergic. These patients were those who presented the most severe symptoms. The other patients, i.e. the majority, suffered from pseudo-allergic drug-induced urticaria, which made retaking the medicines possible.
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 130 - N° 3
P. 321-324 - mars 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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