Tout abandon ne débouche pas sur une adoption, cela va de soi. En revanche, toute adoption (ou presque) fait suite à un abandon dont les cicatrices sont peut-être définitives et douloureuses à jamais, ce que l'expression « confier à l'abandon » ne doit pas venir édulcorer, voire occulter. C'est pourquoi les auteurs proposent, dans le cadre de ce travail, de parler de l'abandon et de l'adoption de manière couplée et cela dans une perspective d'abord historique puis clinique, ce qui suppose évidemment de se référer tout d'abord à la problématique de la filiation. Leur réflexion se développe en référence aux deux corpus théoriques de la psychanalyse et de l'attachement. Le nombre des adoptions a beaucoup diminué en France au cours des dernières années et, singulièrement, le nombre des adoptions internationales, dans la mesure où davantage d'enfants sont désormais pris en charge dans leurs pays d'origine. Pour autant, nous devons demeurer très prudents afin de proposer aux enfants adoptés un cadre juridique et une attention psychologique qui tiennent soigneusement compte de leur vulnérabilité due à la rupture de leurs premiers liens.