En France, plus de huit décès sur dix sont en rapport avec les maladies dites non transmissibles : tabac, alcool, nutrition, inactivité physique et sédentarité, troubles du sommeil, sans oublier la pollution. La personne malade est longtemps debout, avec une maladie chronique asymptomatique. Pour maîtriser le facteur de risque, l'approche soignante devrait alors être surtout et d'abord non médicamenteuse : il s'agit de la médecine de la personne et de ses comportements. Modifier un comportement est une démarche préventive au même titre que nombre de prescriptions médicamenteuses. Le médecin hépato-gastro-entérologue, en raison des motifs de consultation dans la spécialité, rencontre très souvent des personnes malades avec des facteurs de risque ne se manifestant pas encore par des complications cardiovasculaires et/ou néoplasiques. Il doit jouer davantage son rôle de soignant en repérant systématiquement les facteurs de risque et en prenant en soin lui-même et/ou en réseau (médecin généraliste, professions paramédicales) la personne malade : intervention brève, entretien motivationnel, prescription verte. Il sous-estime et exerce insuffisamment son rôle de soignant en santé publique.