L'évaluation de la sécurité des produits alimentaires issus de plantes génétiquement modifiées exige une approche multidisciplinaire mêlant des données biochimiques, nutritionnelles, toxicologiques et immunologiques. Le principe fondamental de cette évaluation repose sur l'équivalence en substance, c'est-à-dire une évaluation comparative. Concernant l'allergie, il est essentiel d'évaluer la protéine nouvellement exprimée ainsi que, lorsque cela est nécessaire, les changements potentiels en allergènes endogènes. L'incidence d'allergies alimentaires semble être en hausse, particulièrement dans les pays développés. Aucun remède n'étant disponible pour les consommateurs sensibles, la gestion de la maladie ne peut se faire que par évitement des substances concernées. De façon semblable, l'évaluation du potentiel allergène se fonde sur une stratégie visant à réduire au maximum la probabilité de transférer des allergènes d'une source d'alimentation à une autre. Une stricte application de ses règles d'évaluation doit permettre de limiter au maximum les conséquences du génie génétique appliqué aux plantes sur la fréquence et l'occurrence des allergies alimentaires. Les aspects essentiels de l'évaluation du potentiel allergène des aliments dérivés de plantes génétiquement modifiées sont discutés dans cet article.

Establishing the safety of foods derived from genetically modified crops requires a multidisplinary approach using methods adapted from the biochemical, nutritional, toxicological and immunological sciences. The core principle of the process has been articulated as substantial equivalence, which is a comparative evaluation. Concerning potential allergens, it is essential to evaluate newly introduced proteins and when necessary, to evaluate potential changes in endogenous allergens. The incidence of food allergies appears to be on the rise, particularly in developed countries. Since no cure is available for those afflicted with food allergy, disease management is achieved by avoidance of the offending food. As a result, significant weight in the assessment is given to the need for prevention, which in the context of safety assessment, means reducing the likelihood of transferring offending allergens from one food source to another. Genetic engineering of food crops should have little practical consequence for the occurrence, frequency and natural history of food allergy if this evaluation is robust. Essential aspects of the assessment for allergenicity of genetically modified crops are discussed in this article.