Les centres de dépistage anonymes et gratuits du Sida (CDAG) ont été mis en place en France dès 1987 pour inciter la population générale au dépistage volontaire de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). L'objectif de ce travail était de réaliser une étude prospective décrivant les principales caractéristiques et de niveau de risque des consultants d'un CDAG pendant l'année 1999.

Un questionnaire face à face médecin-consultant a été proposé à l'ensemble des consultants de l'année. Il comportait 20 questions regroupées en caractéristiques générales du sujet, nombre de dépistages antérieurs, motif de dépistage, mode de risque pris, datation du dernier risque et nombre de partenaires sexuels au cours de la vie des douze derniers mois et au cours de la vie sans préservatif.

2 678 personnes ont consulté (sex ratio = 1) d'âge moyen 25,8 ans. Les hommes étaient plus âgés que les femmes (respectivement 27 versus 24,6 ; p < 0,05). Le motif de dépistage était dans 44,6 p. 100 une démarche de couple, dans 47,6 p. 100 une relation non protégée, dans 7,6 p. 100 une autre raison et 0,2 p. 100 une toxicomanie. Le mode de sexualité déclaré était : hétérosexualité 94,5 p. 100, homo ou bisexualité 5,4 p. 100. La majorité des consultants (66,2 p. 100) avait eu entre 0 et 2 partenaires au cours des douze derniers mois ; 6,6 p. 100 avaient eu plus de 10 partenaires au cours de leur vie sans utilisation de préservatif. L'évaluation du niveau de risque global faite par le médecin était : très élevé 1 p. 100, élevé 2,5 p. 100, moyen 13,3 p. 100, faible 70,7 p. 100, nulle 12,5 p. 100. Cinq infections VIH ont été diagnostiquées, toutes chez des personnes à risque élevé à très élevé.

Ces résultats incitent à différencier radicalement la prise en charge des consultants au CDAG en fonction de leur niveau de risque repéré par l'interrogatoire médical.

The anonymous and free AIDS screening centers were developed in France in 1987 to incite the general population to undergo screening for HIV infection. The aim of this paper was to conduct a prospective study describing the principle characteristics and level of risk of those consulting a center in the year 1999.

A face to face physician-consultant questionnaire was proposed to all the consultants that year. It included 20 questions regrouped in general characteristics of the subject, number of previous screenings, reason for screening, type of risk taken, date of last risk taken, and number of sexual partners during the past 12 months and throughout their life without the use of a condom.

Two thousand six hundred seventy-eight persons consulted (sex ratio = 1) aged a mean of 25.8 years. The men were older than the women (respectively 27 versus 24.6; p < 0.05). The reason for screening was a decision made by the couple in 44.6 p. 100, an unprotected sexual relationship in 47.6 p. 100 another reason in 7.6 p. 100 and drug abuse in 0.2 p. 100 of cases. The sex mode declared was heterosexual in 94.5 p. 100 and homo or bisexual in 5.4 p. 100. The majority of those consulting (66.2 p. 100) had had between 0 and 2 partners during the past 12 months; 66 p. 100 had had more than 10 during their life without using a condom. The assessment of the global risk by the physician was: very high in 1 p. 100, high in 2.5 p. 100, moderate in 13.3 p. 100, low in 70.7 p. 100 and nil in 12.5 p. cent. Five HIV infections were diagnosed, all in persons at high or very high risk.

These results should stimulate the radical differentiation of the management of persons consulting according to the level of risk identified by the medical questionnaire.