Les données collectées dans les centres d'information et de dépistage anonyme et gratuit du VIH (CIDAG) sont nombreuses mais peu exploitées. Les caractéristiques des consultants, leurs facteurs de risque et leurs comportements ont rarement été analysés.

Les données colligées prospectivement chez 3 995 consultants au CIDAG de Colmar entre janvier 93 et février 99 ont été analysées. Deux périodes de 18 mois en début et fin d'étude ont été comparées.

L'activité du CIDAG était stable. Neuf infections VIH ont été dépistées (soit 2 p. 1 000 consultants). Le sexe ratio M/F des consultants était de 1,2 et l'âge moyen de 26 ans. La proportion des moins de 20 ans (30 p. 100) augmentait significativement entre les deux périodes. Six pour cent des consultants étaient des homo/bisexuels masculins et 2 p. 100 des usagers de drogue intraveineuse. L'utilisation systématique du préservatif lors des rapports occasionnels était maximale avant 20 ans (40 p. 100), puis décroissait régulièrement avec l'âge. Elle était minimale chez les toxicomanes (19 p. 100), et plus fréquente chez les homo/bisexuels masculins (46 p. 100) que chez les hétérosexuels masculins (37 p. 100) et les femmes (33 p. 100). En revanche, elle augmentait significativement en cours d'étude chez les hétérosexuels (hommes et femmes) mais pas chez les homo/bisexuels masculins. Le nombre de partenaires ne variait pas mais la connaissance des partenaires (statut sérologique/drogue) progressait significativement. Certains sujets venus à plusieurs reprises au CIDAG (consultants multiples) ont pu être identifiés dans le respect de l'anonymat. Ils se différenciaient des autres consultants par un âge moyen plus élevé (31 ans), une plus forte proportion d'homo/bisexuels masculins (14 p. 100) et une moindre utilisation systématique du préservatif (26 p. 100).

La mission d'information et de prévention de certains CIDAG parait actuellement primer sur la fonction de dépistage. Les messages de prévention doivent être améliorés.

Data collected in free anonymous HIV screening centers (Centre d'Information et de Dépistage Anonyme et Gratuit du VIH, CIDAG) are numerous but poorly exploited. The characteristics of the consultants, their risk factors and their behavior were rarely analyzed previously.

Data of 3995 patients attending the CIDAG of Colmar between January 93 and February 99 were prospectively analyzed. Two 18-month periods at the beginning and end of the study were compared.

The activity of the center was stable. Nine HIV infections were detected (2 p. 1000 consulting). The male/female ratio was 1.2 and the mean age was 26 years. The proportion of very young patients (< 20 years) was 30 p. 100 and increased significantly between the two periods. Six per cent of the consultants were male homo/bisexuals and 2 p. 100 used intravenous drugs. A regular use of condoms when having occasional sexual relations was reported by 40 p. 100 of consultants before 20 years of age, but this proportion decreased regularly as the age increased. It was minimal among intravenous drug users (19 p. 100), and greater among male homo/bisexuals (46 p. 100) than among male heterosexuals (37 p. 100) and women (33 p. 100). This proportion increased significantly during the study period in heterosexual men and women but not in male homo/bisexuals. The number of sexual partners did not vary but the knowledge of the partners'status for HIV infection and drug addiction progressed significantly. Some subjects who attended the centre several times were identified anonymously. They differed from the other consultants by an older age (mean: 31), a higher proportion of male homo/bisexuals (14 p. 100) and a less regular use of condom (26 p. 100).

In some French anonymous HIV screening centers, information and prevention currently appears to prevail over detecting new HIV infections. Modifying at-risk behaviour is difficult. Current messages for prevention must be improved.