L’article souhaite proposer des arguments de réponse à la pétition dénonçant la place des psychanalystes en expertise judiciaire. Il présente l’histoire des enjeux de l’expertise pré-sentencielle du mis en cause, la distinction opérée entre l’expertise psychiatrique et l’expertise psychologique et les apports de la psychanalytique dans le repérage des enjeux psychiques qui sous-tendent le passage à l’acte violent.

Les apports de la psychanalyse sont présentés comme méthode à même de concilier rigueur scientifique et prise en compte de la singularité des personnes évaluées.

Les différents critères et échelles de classification sont discutés. Les épreuves projectives utilisées dans l’examen psychologique sont présentées comme des outils soutenant une démarche processuelle à même d’éclairer la justice.

Le dialogue entre la médecine et le droit témoigne de la complexité à évaluer le discernement et les contextes psychique des faits commis. L’histoire des institutions témoigne en faveur de la nécessité d’une approche qualitative et clinique pour éclairer les magistrats et les jurés sur la responsabilité pénale, la dangerosité des mis en cause, et le sens des faits au sein du parcours de vie.

La psychanalyse est en mesure de rendre compte de l’organisation intrapsychique, tout en saisissant les processus en jeu dans la rencontre intersubjective.

The article proposes arguments in response to the petition denouncing the place of psychoanalysts in judicial expertise. It presents the history of the stakes of the pre-sentencing assessment of the defendant, the distinction made between psychiatric and psychological assessments, and the contributions of psychoanalysis to the identification of the psychic stakes underlying the violent act.

The contributions of psychoanalysis are presented as a method capable of reconciling scientific rigor with a taking into account the singularity of the persons evaluated.

The different criteria and classification scales are discussed. The projective tests used in the psychological examination are presented as tools supporting a processual approach capable of enlightening the justice system.

The dialogue between medicine and law testifies to the complexity of evaluating the discernment and the psychological contexts of the acts committed. The history of the institutions testifies in favor of the necessity of a qualitative and clinical approach to enlighten the magistrates and the jurors on the criminal responsibility, the dangerousness of the accused, and the meaning of the facts within the life story of the accused.

Psychoanalysis is able to give an account of subjects’ intrapsychic organization, while grasping the processes at play in the intersubjective encounter.