Notre article s’intéresse aux professionnels de l’éducation et vise à montrer qu’une meilleure compréhension des situations complexes aiderait les enseignants à réguler leurs agissements et leurs affects, notamment lorsque leur pratique pédagogique est confrontée à celle des élèves. Aussi, un apport de la psychanalyse à la formation des enseignants dans leur cursus universitaire et professionnel ainsi qu’à la formation des formateurs serait bénéfique et répondrait simultanément à un besoin individuel d’enseignant et à des besoins sociétaux.

La recherche présentée ici s’adosse à la fois à la psychodynamique du travail et à la clinique de l’activité. La complémentarité des deux approches tient à ce qu’elles ont en commun de penser le travail comme un objet capable de transformer la vie sociale de l’enseignant et son équilibre psychique.

Une démarche qualitative prenant la forme d’une recherche-intervention longitudinale de 18 mois a été élaborée. Elle s’appuie sur différents entretiens semi-dirigés, d’autoconfrontation ainsi que des rencontres de travail^{1Séances de travail qui réunissent les participants afin de réfléchir ensemble à des sujets proposés par le chercheur en fonction des points abordés lors des entretiens semi-dirigés ou d’autoconfrontation.} destinées à engager une controverse sur l’activité des enseignants. En proposant d’accéder à la part la plus intime de l’enseignant en situation de travail et en se centrant sur l’activité réelle, il s’agit de comprendre les visions subjectives de la personne, notamment en distinguant le discours manifeste du discours latent.

La confrontation du sujet à son activité permet de révéler le rapport au métier, ce qui est partagé et ce qui relève de l’originalité du sujet. En outre, nos résultats révèlent que la question de la reconnaissance occupe une place importante dans le recueil des données. Aussi, l’apport de la psychanalyse aurait toute sa place dans la formation des enseignants et des formateurs.

Our article focuses on education professionals and aims to show that a better understanding of complex situations would help teachers to regulate their actions and emotions, especially when their teaching practice is confronted with that of the students. This is why the inclusion of psychoanalysis on the training of teachers in their university and professional curriculum and on the training of trainers, would be beneficial and would simultaneously respond to the needs of individual teachers an individual teacher need and to societal needs.

The research presented here is based on clinical conceptions of activity on and the psychodynamics of work, these two approaches share a motion of work as an object capable of transforming the social life of the teacher and his or her psychological balance.

A qualitative approach taking the form of an 18-month longitudinal intervention research has been developed. It is based on various semi-directed interviews, self-confrontation, as well as work encounters intended to instigate debates about teachers’ activity. Intending to access the most intimate part of the teacher in a work situation and focusing on the real activity, the aim is to understand the individual's subjective visions, in particular by distinguishing manifest discourse from latent discourse.

The confrontation of the subject with his or her activity makes it possible to reveal the relationship to the profession, what is shared with other professional, and what is original to the subject. Moreover, the question of recognition occupies an important place in the collection of data. Thus, psychoanalysis has an important role to play in the training of teachers as well as trainers.