Seules des méthodes ablatives permettent d'obtenir des rémissions durables dans des zones atteintes par la maladie de Hailey-Hailey ; excision/greffe de peau, cryochirurgie, dermabrasion... Plus récemment la méthode au laser CO2 est venue compléter la prise en charge de cette dermatose. Nous rapportons notre expérience de cette technique chez 4 malades.

La vaporisation au laser CO2 a été proposée à 4 malades pour une maladie de Hailey-Hailey résistant aux traitements usuels. Un test a été préalablement pratiqué chez tous les malades sous anesthésie locale. Un malade de 60 ans a eu une récidive immédiate et a refusé la poursuite du traitement. Dans les 3 autres cas, le résultat du test à 6 mois a été jugé satisfaisant. Ces trois malades ont été traités sous anesthésie générale sur une zone unique de 50 à 70 cm² et sur un hémicorps pour être comparatif. Le laser CO2 a été utilisé en mode impulsionnel, par passages successifs jusqu'à obtenir un aspect homogène blanc jaunâtre avec première rétraction.

Si les délais de cicatrisation ont été longs (1 mois en moyenne) et ont nécessité des antalgiques majeurs dans les premiers jours, les résultats cosmétiques ont été satisfaisants avec absence de cicatrice anormale. Après un suivi moyen de 27 mois, aucune récidive de maladie de Hailey-Hailey n'a été constatée en dehors d'éléments punctiformes. Tous les malades traités ont demandé à poursuivre les séances sur les zones atteintes restantes. La vaporisation au laser CO2 a permis chez deux malades de traiter des zones difficilement accessibles aux autres méthodes ablatives (zones péri-orificielles, anus, vulve) avec un respect anatomique et fonctionnel.

Les résultats nous semblent globalement bons. Bien que les délais de cicatrisation aient été longs, les résultats cosmétiques et fonctionnels ont toujours été satisfaisants avec absence de cicatrice anormale. De plus la vaporisation au laser CO2 a permis chez deux de nos malades de traiter des zones difficilement accessibles aux autres méthodes ablatives. La raison de l'efficacité des méthodes ablatives est discutée. La réépidermisation à partir de kératinocytes issus des annexes et n'exprimant pas le défaut moléculaire et la constitution d'une fibrose cicatricielle dermique sont les 2 hypothèses actuellement proposées.

Only ablative methods lead to long term remission of areas affected by Hailey-Hailey disease: excision/skin graft, cryosurgery, dermabrasion... The method using the CO2 laser is a recent addition in the management of this dermatitis. We report our experience with this technique in 4 patients.

Patients and methods

Carbon dioxide laser vaporization was proposed to 4 patients exhibiting Hailey-Hailey disease resistant to classical treatments. A test under local anesthesia was performed beforehand in all the patients. A 60 year-old man had an immediate reaction and refused to continue treatment. In the other 3 cases, the result of the test at 6 months was considered satisfactory. These patients were treated under general anesthesia in a single area of 50 to 70 cm², and a half-body for comparison. The CO2 laser was used in pulse mode, with successive irradiations, until a homogenous, whitish-yellow aspect with first retraction was obtained.

Although the healing delays were long (a mean of 1 month) and required major analgesics over the first few days, the cosmetic results were satisfactory and no abnormal scarring was observed. After a median follow-up of 27 months, no relapse of the disease other than punctiform elements was noted. All the patients wanted treatment of the other remaining affected areas be continued. In 2 patients, CO2 laser vaporization permitted treatment of areas not easily accessible to other ablative methods (around the mouth, the anus and the vulva) with anatomy and normal function spared.

These results are globally good. Although the time to healing was long, the cosmetic and functional results were always satisfactory, without abnormal scarring. Moreover, in 2 of the patients, CO2 laser was able to treat areas inaccessible to other methods. The reason for the efficacy of ablative methods is debated. Re-epidermization with keratinocytes of appendices and not expressing the molecular defect, and the constitution of dermal cicatricial tissue, are two currently proposed hypotheses.