L’avènement des lambeaux libres a permis d’aborder des chirurgies reconstructrices de plus en plus complexes. De nombreux patients ont pu bénéficier au préalable de traitements chirurgicaux extensifs, d’une première reconstruction par lambeau libre et/ou d’irradiation cervicale. Ces traitements entraînent de profondes modifications anatomiques et peuvent altérer la qualité des tissus. Le chirurgien reconstructeur peut alors être confronté à une situation où le choix des vaisseaux receveurs est limité. À l’extrême, des patients présentent un désert vasculaire cervical dans 7 % des cas. Pour les anastomoses veineuses, les branches de la veine jugulaire interne et la veine jugulaire externe sont préférentiellement utilisées. Mais celles-ci peuvent avoir été liées ou être inutilisables. La congestion veineuse est l’une des causes les plus fréquentes d’échec dans ces situations. L’utilisation de la veine céphalique est une alternative décrite pour la réalisation d’une seconde anastomose en première intention. Mais elle reste rare pour le sauvetage précoce d’un lambeau libre. À partir d’un cas, la technique de la transposition de la veine céphalique est illustrée pour le sauvetage précoce d’une reconstruction cervicofaciale par double lambeau libre. La transposition de la veine céphalique est une technique simple, fiable et rapide. Elle doit faire partie de l’arsenal du chirurgien reconstructeur cervico-facial.