Étude de l’efficacité clinique et humorale de la vaccination anti-SARS-CoV-2 chez les patients atteints de maladies bulleuses auto-immunes - 01/12/22
pour le groupe Bulles de la SFD
Résumé |
Introduction |
L’enjeu vaccinal durant la pandémie à SARS-CoV-2 (COVID) est majeur : obtenir et maintenir une immunité collective, protéger les sujets à risque de forme grave. L’émergence de nouveaux variants nécessite une évaluation régulière des stratégies vaccinales, notamment chez les immunodéprimés. Nous avons cherché à évaluer l’efficacité de la vaccination anti-COVID chez les patients atteints de maladies bulleuses auto-immunes (MBAI).
Matériel et méthodes |
Une étude multicentrique et rétrospective a été menée d’octobre 2021 à mars 2022. L’objectif a été de déterminer si la vaccination anti-COVID chez les patients ayant une MBAI permettait d’éviter les formes graves d’infection COVID. Tout patient atteint d’une MBAI ayant reçu au moins 1 dose de vaccin avec un recul≥6 mois après celle-ci était inclus. Les données étaient extraites des dossiers médicaux des patients et collectées de manière standardisée dans chaque centre. L’infection COVID post-vaccinale était documentée par un test antigénique ou une PCR positive. Le taux d’anticorps anti-Spike était étudié chez les patients ayant reçu au moins 2 doses vaccinales (taux protecteur si≥264 BAU/mL).
Résultats |
Au total, 245 patients ont été inclus, atteints essentiellement de pemphigoïde bulleuse (34 %), de pemphigoïde des muqueuses (33 %), et de pemphigus vulgaire (23 %). Avec un recul moyen de 10 mois après la 1ère dose de vaccin, une infection COVID était notée chez 19 patients (7,7 % de la population étudiée, variant non identifié n=13, Omicron n=4, Delta n=2). L’infection était symptomatique dans 17/19 cas (89 %, symptômes pseudo-grippaux et ORL), traitée en ambulatoire (n=15) ou en hospitalisation (n=4 ; 1,6 % de la population étudiée), avec Optiflow (n=2), oxygène au masque à haute concentration (n=1), corticothérapie (n=3) et anticorps monoclonaux (n=3) ; 1 décès en lien avec Delta était noté (0,4 % de la population étudiée). Au cours des 3 mois post-vaccination, 81 % des patients immunocompétents obtenaient une réponse humorale à des taux protecteurs, contre 56 % des patients avec immunosuppression (IS) médicamenteuse (rituximab, corticoïdes≥10mg/j, MMF, cyclophosphamide, azathioprine). Après 4 à 8 mois, ce taux diminuait dans les 2 groupes (59 % et 38 %, respectivement). En analyse univariée, les facteurs associés à un risque de COVID post-vaccination étaient un antécédent d’infection COVID avant vaccination (p=0,0007), une IS médicamenteuse (p=0,0007) et un taux d’anticorps anti-Spike non protecteur (p=0,008).
Discussion |
Notre étude suggère un faible taux d’infections COVID, notamment sévères, après vaccination chez les patients atteints de MBAI, en particulier durant la période d’exposition à Delta. La comparaison avec la population générale est en cours. Il est possible que certaines infections asymptomatiques, liées à Omicron, n’aient pas été détectées. Chez les patients avec IS, la réponse humorale est moindre, nécessitant le maintien des mesures-barrières et le recours aux mesures prophylactiques pré et post exposition.
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Vol 2 - N° 8S1
P. A117-A118 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.