Impact du vaccin ARNm BNT162b2 anti-SARS-CoV-2 sur la production d’interféron alpha et l’auto-immunité cellulaire au cours du lupus érythémateux systémique : le projet COVALUS - 07/12/22
Résumé |
Introduction |
Alors que la vaccination anti-SARS-CoV-2 est devenue un enjeu important de la prise en charge des patients atteints de maladies auto-immunes systémiques telles que le lupus érythémateux systémique (LES), nous manquons de données sur l’impact de la vaccination par ARN messager sur l’auto-immunité. Notre objectif était de décrire l’impact de la vaccination par ARNm sur la production d’interféron alpha et l’auto-immunité cellulaire au cours du lupus.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective, observationnelle, monocentrique au cours de laquelle nous avons inclus des patients atteints de LES, éligibles à la vaccination anti-SARS-CoV-2 par le vaccin BNT162b2 selon les recommandations françaises alors en vigueur. Nous avons secondairement exclu les patients non-naïfs vis-à-vis de l’infection par le SARS-CoV-2 à T0 et les patients sous mycophénolate, azathioprine ou rituximab. Les patients étaient évalués juste avant la première dose, puis à 1 mois (M1), à 3 mois (M3) et à 6 mois (M6) de leur première dose. En plus du suivi clinicobiologique habituel de la maladie, nous avons évalué la production d’IFN-alpha par les cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDCs) en cytométrie de flux. Nous avons également quantifié l’auto-immunité T en mesurant la proportion de cellules T activées (CD154+ CD69+) après stimulation des cellules sanguines mononucléées périphériques (PBMCs) par des antigènes nucléaires (U1-RNP, histones, SS-A, SS-B).
Résultats |
Trente-six patients lupiques et 11 contrôles sains ont été inclus. Les patients lupiques étaient majoritairement des femmes (31/36, 81 %) d’un âge médian de 44 [36–50] ans. Nous avons observé une augmentation significative de la proportion de pDCs produisant spontanément de l’IFN-alpha à M1 (1,27 % [0,6–2,6]) et M3 (1,25 % [0,87–1,83]) comparativement à T0 (0,64 [0,27–1,09] %, respectivement p<0,001 et p<0,01) chez les lupiques. Nous avons observé une augmentation similaire dans le groupe contrôle, mais uniquement à M1 (1,46 [0,95–2,12] %) comparativement à T0 (0,25 [0,12–0,47] %, p<0,02). Par ailleurs, les pDCs des patients lupiques exprimaient à leur surface plus de marqueurs d’activation CD86 et HLA-DR à M3 que à T0. Concernant la proportion de cellules T auto-réactives des patients lupiques, nous avons observé, qu’après une hausse non significative entre T0 et M1, les cellules auto-réactives diminuaient significativement dans le temps (coefficient β d l’effet fixe associé au temps dans le modèle linéaire à effet mixte=−0,00067, p=0,015). Nous n’avons pas observé une telle tendance chez les contrôles. Au cours du suivi, nous avons observé 2 poussées cliniques de la maladie. À l’exception de ces patients, nous n’avons pas constaté de modification significative du SLEDAI, du taux d’anti-dsDNA, de C3 ou de C4 dans la cohorte.
Conclusion |
Chez les patients lupiques, la vaccination anti-SARS-CoV-2 par ARNm entraîne (1) une augmentation modeste infra-clinique de la production spontanée d’IFN-alpha par les pDCs et (2) une diminution des cellules T auto-réactives spécifiques des antigènes nucléaires.
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Vol 43 - N° S2
P. A385-A386 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.