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Complications liées à l’usage de substances psycho-actives chez les mineurs : cas rapportés au réseau français d’addictovigilance de 2016 à 2021 - 11/12/22

Doi : 10.1016/j.therap.2022.10.012 
Césarine Menil-Meresse 1, Leila Chaouachi 1, Amélie Daveluy 2, Christine Fournier-Choma 3, Nathalie Fouilhé 4, Sylvie Deheul 5, Cécile Chevalier 6, Clémence Lacroix 7, Juliana Tournebize 8, Aurelie Aquizerate 9, Stephanie Pain 10, Camille Ponte 11, Anne Batisse 1, Hélène Peyriere 12,
1 Centre d’addictovigilance, hôpital Lariboisière-Fernand-Widal, AP–HP, 75000 Paris, France 
2 Centre d’addictovigilance, groupe hospitalier Pellegrin, 33076 Bordeaux, France 
3 Service de pharmacologie médicale CHU Clermont-Ferrand, 63000 Clermont-Ferrand, France 
4 Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance–addictologie, CHU Grenoble Alpes, 38000 Grenoble, France 
5 Centre d’addictovigilance, Centre hospitalier Régional Universitaire, 59000 Lille, France 
6 Centre d’addictovigilance, Centre hospitalier Lyon Sud, CHU–HCL, 69000 Lyon, France 
7 Centre d’addictovigilance, Assistance Publique–hôpitaux de Marseille (AP–HM), 13000 Marseille, France 
8 CEIP-addictovigilance, CHRU de Nancy, Vandœuvre lès Nancy–Centre hospitalier régional universitaire de Nancy, centre hospitalier régional universitaire de Nancy, 54000 Nancy, France 
9 Centre d’addictovigilance, CHU Nantes, 44000 Nantes, France 
10 Centre d’addictovigilance, CHU Poitiers, 86000 Poitiers, France 
11 Centre d’addictovigilance, CHU Toulouse, 31000 Toulouse, France 
12 Centre d’addictovigilance–Centre Hospitalier Régional Universitaire, 34000 Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La consommation de substances psychoactives (SPA) par les mineurs constitue un problème de santé publique. Cette consommation est surveillée par les autorités sanitaires françaises, mais peu de données sont disponibles quant aux complications observées et aux substances impliquées. Ainsi, afin de mieux caractériser les SPA consommées, et les risques associés, une étude spécifique chez les mineurs est menée par le réseau Français des centres d’addictovigilance (French Addictovigilance Network, FAN).

Matériel et méthodes

Une analyse des données des centres d’addictovigilance (notifications spontanées (NotS), enquête DRAMES (décès en relation à l’abus de médicaments et de substances) concernant les mineurs de plus de 10 ans a été réalisée entre 2016 et 2021.

Résultats

Un total de 1374 cas a été colligé par le FAN, dont 495 cas graves (36 %) et 46 décès (3,3 %). Ces cas concernent majoritairement des garçons (66 %) âgés de 15 à 17 ans (83 %). Les cannabinoïdes (cannabis, cannabidiol et cannabinoïdes de synthèse, 34,5 %), stimulants (15,5 %) et benzodiazépines/Zdrug (14,4 %) sont les principales familles de substances retrouvées. Une augmentation des NotS chez les mineurs entre 2016 et 2021 (3,1 % vs 4,1 % des notifications totales reçues par le réseau des centres d’addictovigilance) et une diversification des substances impliquées (prégabaline 6,5 %, cannabidiol 4,3 %, protoxyde d’azote 2,6 %…) ont été observées. Le signal est en augmentation sur la période d’étude pour le cannabis, les stimulants, les benzodiazépines, la prégabaline et le protoxyde d’azote. La prégabaline et le protoxyde d’azote forment des signaux émergents (à partir de 2019). Les complications en lien avec l’usage de prégabaline sont particulièrement observées chez des mineurs précaires (38 %). En nombre de mentions, trouble d’usage de substances (TUS) (28 %), troubles psychiatriques (24 %), complications neurologiques (23 %) et gastro-intestinales (14 %) sont les principales complications retrouvées. Sur un total de 1328 cas hors décès, 692 (52 %) font état d’un TUS dont 23 % ont induit une hospitalisation. Concernant le potentiel d’abus et de dépendance, celui-ci est faible (36 %) pour les hallucinogènes (cannabis, LSD…), moyen (49 %) pour les stimulants (cocaïne et MDMA) et fort (71 %) pour les dépresseurs (Z-drugs, opiacés faibles et forts). Les substances directe- ment impliquées dans les décès sont principalement la 3,4-méthylènedioxy-N-méthylamphétamine (MDMA, n=10), la méthadone (n=10) et l’héroïne (n=7). Les substances ayant provoqué un décès indirect sont le cannabis (n=6) et la MDMA (n=3).

Conclusion

Les niveaux d’usage en France, l’augmentation des complications en addictovigilance et les signaux émergents montrent la nécessité d’une surveillance accrue de la consommation de SPA chez les mineurs et la mise en place de campagnes de prévention.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Mineurs, Réseau d’addictovigilance, Substances psychoactives, Complications


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Vol 77 - N° 6

P. 758 - novembre 2022 Retour au numéro
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