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Évaluation de la prise en charge d’un trouble de l’usage au tramadol chez les patients hospitalisés pour sevrage - 11/12/22

Doi : 10.1016/j.therap.2022.10.014 
Kelly Pereira-Maia 1, Géraldine Leguelinel 2, Céline Eiden 3, Julie Bernard 4, Hélène Donnadieu-Rigole 5, Hélène Peyriere 3,
1 Pharmacie, CHU Nîmes, centre hospitalier universitaire Nîmes, 30000 Nîmes, France 
2 Centre hospitalier universitaire de Nîmes, 30000 Nîmes, France 
3 Centre d’Addictovigilance, CHU Montpellier, 34000 Montpellier, France 
4 Service d’addictologie, CH Grau du Roi, centre hospitalier universitaire de Nîmes, 30000 Nîmes, France 
5 Service d’addictologie, CHU Montpellier, 34000 Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le tramadol est un opioïde faible, indiqué dans le traitement de la douleur modérée à sévère. L’abus et le trafic de tramadol sont préoccupants dans de nombreuses régions du monde. Depuis plusieurs années, une augmentation régulière des signalements d’abus et de dépendance du tramadol est observée en France, par le réseau des centres d’addictovigilance [2, 1].

Méthode

Dans cette étude rétrospective, observationnelle et descriptive, les séjours hospitaliers et les comptes rendus de consultations impliquant un trouble de l’usage au tramadol ont été identifiés dans deux services d’addictologie des hôpitaux de Montpellier et de Nîmes, du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2019, via le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI).

Résultats

Au total, 608 dossiers ont été analysés et 48 patients ont été inclus dans l’étude. Les patients étaient principalement des femmes (62 %) avec un âge moyen de 40±13 ans. Vingt-trois patients (52 %, n=44) avaient des antécédents de toxicomanie et 51 % des antécédents de troubles psychiatriques (n=24/47), principalement des troubles dépressifs (54 %, n=13). Les patients ont consommé en moyenne 621,3±585,7mg/jour de tramadol. À l’admission, le score moyen du DSM-5 était de 5,58±2,18. Des comportements qui n’avaient pas été observés au début de la consommation de tramadol sont apparus au fur et à mesure, notamment la falsification de prescriptions (18 %, n=5/28), le nomadisme médical et/ou pharmaceutique (14 %, n=4/28), les achats sur internet (4 %, n=1/28) et le deal (4 %, n=1/28). Quarante patients ont souffert de symptômes de sevrage, principalement des signes classiques de sevrage aux opiacés, mais certains patients ont également présenté de l’anxiété (38 %, n=15), des troubles de l’humeur (30 %, n=12) et des attaques de panique (15 %, n=10). Vingt et un patients ont reçu un traitement de substitution aux opiacés : buprénorphine (62 %, n=13), buprénorphine/naloxone (29 %, n=6) et méthadone (9 %, n=2). Douze patients (25,53 %) ont reçu un traitement à base de clonidine. Treize patients (27,66 %) ont bénéficié d’une décroissance des posologies. D’autres médicaments ont également été utilisés pour atténuer les symptômes de sevrage : anxiolytiques (n=27, 56 %), antidépresseurs (n=10, 21 %), benzodiazépines (n=4, 8 %) et neuroleptiques (n=4, 8 %).

Discussion/Conclusion

En raison de son action mixte, la prise en charge du sevrage au tramadol diffère de celle des opioïdes classiques. Pour limiter le risque de dépendance, il doit être prescrit pour la durée la plus courte possible, en tenant compte des antécédents et de la vulnérabilité du patient.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Tramadol, Sevrage, PMSI


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Vol 77 - N° 6

P. 759 - novembre 2022 Retour au numéro
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