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Mésusages du fentanyl à action rapide en région Grand-Est : données de remboursement de 2016 à 2019 - 11/12/22

Doi : 10.1016/j.therap.2022.10.016 
Valérie Gibaja 1, , Juliana Tournebize 1, Johan Thiery 1, Dominique Seyer 2, Pierre Gillet 1, 3, 4
1 CEIP-addictovigilance, CHRU de Nancy, Vandœuvre lès Nancy–Centre hospitalier régional universitaire de Nancy, 54000 Nancy, France 
2 Direction régionale du service médical, Strasbourg–Direction régionale du service médical du Grand-Est, 67000 Strasbourg, France 
3 Centre régional de pharmacovigilance, CHRU de Nancy, 54500 Vandœuvre lès Nancy–Centre hospitalier régional universitaire de Nancy, 54000 Nancy, France 
4 CNRS, IMoPA, université de Lorraine, Nancy–université de Lorraine, université de Lorraine, 54000 Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le fentanyl transmuqueux, d’administration buccale ou nasale, présente une forte absorption et des délai et durée d’action brefs : on parle de fentanyl à action rapide (FAR). Les données de pharmaco-surveillance rapportent un mésusage très important de ces spécialités, en particulier une utilisation hors-AMM, en termes d’indication et/ou d’insuffisance, voire d’absence, de traitement morphinique de fond [1]. Rappelons qu’une indication unique est reconnue : les accès douloureux paroxystiques chez les patients adultes recevant un traitement opioïde pour des douleurs chroniques d’origine cancéreuse. Afin d’évaluer le mésusage en région Grand-Est, nous avons réalisé une étude portant sur les données de remboursement des FAR dans cette région.

Matériel et méthode

Une étude observationnelle descriptive a été menée à partir des données de remboursement de l’Assurance Maladie sur la période de 2016 à 2019, en région Grand Est. Ceci, afin d’évaluer la typologie (sexe, âge, affection longue durée, traitement de fond opioïde, type de prescripteurs, nomadisme…) des patients bénéficiant d’au moins un remboursement de FAR. Les résultats ont été comparés aux données nationales disponibles [2, 1].

Résultats

Les résultats montrent qu’une proportion très importante de remboursements de FAR se fait dans le cadre du hors-AMM en région Grand-Est, de façon plus élevée qu’au niveau national, notamment en l’absence de pathologie cancéreuse (63 % vs 44 % en 2017). Si l’on regroupe les patients sans cancer et/ou sans traitement de fond opioïde, cela concerne près de 81 % des patients bénéficiant d’au moins un remboursement de FAR en région Grand-Est versus 51 % des patients bénéficiant d’au moins un remboursement au niveau national. En région Grand-Est, en 2017, la prescription des FAR est établie par des médecins généralistes pour 79 % des patients, au niveau national, 94 % des patients ont bénéficié d’un traitement par FAR prescrit par un omnipraticien [2].

Conclusion

Les données d’addictovigilance, actualisées en 2020, rapportent également une prescription hors AMM importante et persistante : 56 % d’indication hors-cancer et 31 % de traitement de fond inadapté ou absent [1]. L’addictovigilance souligne une problématique d’abus/dépendance en augmentation chez des patients ayant majoritairement des douleurs chroniques non cancéreuses pour lesquelles, de surcroît, le fentanyl transmuqueux est inefficace et mal prescrit. Au vu de ces informations, il apparaît nécessaire que l’ensemble des prescripteurs soit informé des conséquences d’une prescription de FAR non adaptée, et soit formé à une prescription de FAR aux seuls patients relevant de l’AMM, avec un traitement de fond opioïde stabilisé.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Fentanyl transmuqueux, Mésusage, Remboursement, Addictovigilance


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Vol 77 - N° 6

P. 760-761 - novembre 2022 Retour au numéro
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