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Expositions accidentelles au THC après usage de CBD en France : cas notifiés au réseau français d’addictovigilance - 11/12/22

Doi : 10.1016/j.therap.2022.10.035 
Clément Chergui 1, Julien Dubois 1, Juliana Tournebize 2, Alexandra Boucher 3, Marylène Guerlais 4, 5, Anne Batisse 6, Hélène Peyriere 1, , Céline Eiden 1
1 Centre d’addictovigilance, centre hospitalier régional universitaire, 34000 Montpellier, France 
2 Centre d’addictovigilance, centre hospitalier universitaire Nancy, 54100 Nancy, France 
3 Centre d’addictovigilance, centre hospitalier Lyon Sud, hospices civils de Lyon, 69000 Lyon, France 
4 Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance et l’addictovigilance (CEIP-A) de Nantes, département de pharmacologie clinique, CHU de Nantes, 44000 Nantes, France 
5 Centre d’addictovigilance, centre hospitalier universitaire de Nantes, 44000 Nantes, France 
6 Centre d’addictovigilance, hôpital Lariboisière–Fernand-Widal, AP–HP, 75000 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Depuis quelques années, des produits à base de cannabidiol (CBD) non pharmaceutique sont disponibles à la vente sous différentes formes en boutique ou en ligne. Cependant un des risques liés à la consommation de ce type de produit est une exposition au tetrahydrocannabinol (THC) à des concentrations susceptibles d’induire des troubles cliniques, exposition qui pourrait être qualifiée d’accidentelle ou « à l’insu ».

Matériel et méthode

Afin d’identifier ces cas d’expositions au THC lors de la consommation de CBD, les notifications au réseau français d’addictovigilance incluant la consommation de CBD et une analyse toxicologique (urinaire, sanguine, salivaire ou via le dispositif SINTES) ont été évaluées.

Résultats

Au total, 131 cas ont été reçus : pour 115 cas les usagers ont déclaré des effets proches du THC après la prise de CBD sans pouvoir le vérifier (consommation de THC récente, non réalisation d’une analyse toxicologique, résultat d’analyse toxicologique négative au THC). Seize cas majoritairement des hommes (87 %) d’âge moyen 27 ans (16 à 53 ans) rapportaient une consommation de CBD pour certains (n=3) dans le cadre d’un trouble de l’usage de cannabis ou de cocaïne, pour d’autres dans le cadre d’une pathologie (n=8) (soulagement de la douleur chronique, prévention de crise convulsive, diminution de l’intensité d’un syndrome de la Tourette), enfin à la suite d’un dépistage stupéfiant positif (n=4) (1 cas non renseigné). Sept personnes ont eu des symptômes d’intoxication au THC, 4 personnes n’ont pas eu de symptômes (5 non renseignés). Les produits à base de CBD consommés étaient les suivants : herbe, feuilles et ou inflorescences (n=8), E-liquide (n=3), huile (n=1), et non renseigné (n=4). Les modes de consommation étaient par inhalation (n=4), vapotage (n=2), ingestion (n=3) (7 cas non renseignés). Une analyse sur matrice biologique était positive au THC pour 11 cas. Pour 4 cas, une analyse de produit par le dispositif SINTES confirmait la présence de THC (taux entre 0,1 % et 0,51 %). Les produits étaient obtenus via internet dans 2 cas, en magasins 4 cas (10 cas non renseignés).

Conclusion

L’offre de « CBD non pharmaceutique » avec des formulations multiples dont la composition en THC n’est pas contrôlée représente un problème de santé publique (prise à l’insu d’un stupéfiant). La vigilance est nécessaire concernant l’augmentation préoccupante de produits non approuvés, dont la composition en CBD et en THC n’est pas confirmée et qui clament des vertus thérapeutiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cannabidiol, Exposition accidentelle, THC, Addictovigilance


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Vol 77 - N° 6

P. 772-773 - novembre 2022 Retour au numéro
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