Usage problématique de substances psychoactives par les jeunes adultes en Aquitaine et DROM : conséquences et substances impliquées - 11/12/22
Résumé |
Introduction |
Plusieurs études ont montré une forte exposition aux substances psychoactives (SPA) chez les jeunes adultes, les exposant à de nombreux risques, en particulier pour leur santé. La connaissance des SPA consommées par cette population est un enjeu de santé publique.
Méthodes |
Analyse monocentrique, rétrospective et descriptive des cas d’addictovigilance notifiés au centre d’addictovigilance de Bordeaux pour tout patient âgé de 18 à 29 ans, entre janvier 2012 et décembre 2021. Une sous-analyse a été réalisée chez les étudiants et les notifications provenant des Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM).
Résultats |
Au total, 972 cas ont été inclus dans l’analyse. L’évolution de la part des notifications pour cette tranche d’âge était stable, bien que la plus faible en 2020. Les sujets étaient en moyenne âgés de 24 ans avec un sex-ratio (H/F) de 2,4 et avaient en majorité un environnement social problématique. Dans 46 % des cas, les sujets étaient sans emploi, 33 % en activité et 21 % étaient des étudiants. Les SPA consommées étaient principalement le cannabis (21 %), l’alcool (16 %), la cocaïne (11 %) et la MDMA (8 %). Les notifications étaient associées à des conséquences psychiatriques (19 %), neurologiques (15 %) et générales (13 %). Parmi les cas analysés, 577 (59,4 %) étaient graves dont 72 avaient conduit au décès. Le taux de décès était variable selon les années, avec un maxima en 2016 (18,5 % des cas) et un nadir en 2020 (3,4 %). En 2020, on observait une augmentation marquée des notifications concernant le cannabis et la cocaïne. Chez les étudiants, le sex-ratio (H/F) était de 1,2, l’âge moyen de 21,3 ans. Dans cette population, la MDMA était plus impliquée dans les signalements que la cocaïne. Soixante-dix cas provenaient des DROM : le sex-ratio (H/F) était de 6,7 et l’âge moyen de 24 ans. L’alcool, les cannabinoïdes de synthèse et le trihexyphenidyle était les substances les plus notifiées.
Discussion |
Les usages problématiques décrits chez les jeunes adultes sont cohérents avec les études sur la consommation en population générale ou chez les étudiants en dehors du protoxyde d’azote et du poppers. Le profil des SPA consommés était différent pour les DROM. L’année 2020, marquée par le contexte pandémique, était associée à une part de notification et à un taux de décès les plus bas, et une augmentation des notifications cannabis et de cocaïne.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Addictovigilance, Jeune adulte
Plan
Vol 77 - N° 6
P. 778 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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