Le repérage du mésusage des antalgiques opioïdes prescrits par les médecins généralistes - 11/12/22
Résumé |
Introduction |
Les médecins généralistes sont les prescripteurs des médicaments opioïdes pour 86,3 % des opioïdes dits faibles et 88,7 % des opioïdes dits forts. Le tramadol, la morphine puis l’oxycodone sont les principaux médicaments prescrits.
Matériel et méthode |
L’objectif de ce travail était d’analyser les habitudes des médecins généralistes en « real life » lorsqu’ils prescrivent des antalgiques opioïdes à des patients pour le traitement de douleurs chroniques non cancéreuses et de savoir comment ils réalisent le repérage du risque de mésusage. Un questionnaire en ligne a été diffusé via les réseaux sociaux.
Résultats |
256 médecins (180 femmes et 76 hommes) majoritairement âgés de 31 à 45 ans (54,3 %). 76,2 % avaient prescrit des opioïdes dits faibles dans cette indication pendant plus d’un an, 31,6 % pendant plus de 3 ans. Pour les opioïdes forts, 64,5 % des médecins pouvaient prescrire au-delà d’un an, 28,3 % pendant plus de 3 ans. Il y avait une différence entre opioïdes faibles et forts concernant la délivrance de messages de prévention des risques de dépendance et de mésusage étaient délivrés par 25 % des médecins lors de prescriptions d’opioïdes faibles et 66 % pour les opioïdes forts. Presque la moitié des médecins n’abordaient pas le risque d’overdose. Les échelles pour le repérage du mésusage étaient rarement utilisées par les médecins. 5,9 % utilisaient l’échelle POMI (Prescription Opioid Misuse Index) et 17,4 % se référaient aux critères du DSM5. Les médecins âgés de moins de 30 ans avaient les durées de prescription les plus courtes (53,6 % vs 28,3 % ; p<0,05) et par conséquence une durée d’exercice de moins de 2 ans (68,2 % vs 24,6 % ; p<0,001). Les hommes (35,5 %) prescrivent plus souvent des opioïdes forts pour une durée supérieure à 1 an par rapport aux médecins femmes (22,8 %) : p<0,05. Le trouble de l’usage de médicaments (53,5 %) et d’alcool (43,0 %) sont les comorbidités les plus souvent recherchées avant une prescription d’opioïdes.
Conclusion |
Le risque de prescription longue d’opioïdes dans le traitement des DCNC est réel, surtout pour les opioïdes faibles. Des facteurs de risque de chronicisation de ces prescriptions sont à repérer en amont de la primo prescription et doivent être recherchés. En cas de difficultés pour la décroissance et l’arrêt de ces prescriptions, une prise en charge pluriprofessionnelle avec les addictologues est indiquée. Les recommandations récentes de l’HAS apportent des pistes de réflexion.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Opioides, Mésusage, Médecins généralistes, Pratique
Plan
Vol 77 - N° 6
P. 783 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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