Quelle valeur clinique accorder aux résultats chiffrés des dosages d'IgE spécifiques ? - 01/01/02
H. Malandain * *Auteur correspondant
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Résumé |
Les explorations in vitro en allergie ont recours principalement aux dosages des IgE « spécifiques » (IgE-S). Ces tests sont souvent dénommés Rast et leurs résultats exprimés à la fois en unités semi-quantitatives, les classes, et en valeurs chiffrées, les kU/l. Ce double système a-t-il obscurci la valeur et donc l'utilité clinique des résultats chiffrés des tests in vitro ? Les dosages sanguins sont-ils en soi suffisants pour poser un diagnostic d'allergie ou pour prédire une future allergie ? Les courbes de risque récemment proposées et fondées sur des études de populations peuvent-elles améliorer l'efficacité des tests in vitro de ce point de vue ? Cet article analyse ces questions sur la base d'arguments théoriques et expérimentaux. Il en ressort que les résultats chiffrés des dosages d'IgE-S ne traduisent pas fidèlement l'expression clinique du patient et ne doivent donc être interprétés qu'avec le reste du dossier du patient. Les courbes de risque ne sont pas une meilleure solution car elles ajoutent à ces limitations des IgE-S un autre problème : ces courbes sont fortement dépendantes des caractéristiques des cohortes de sujets qui ont servi à les calculer (âge, environnement, etc...). Aussi, l'intérêt de ces courbes pour un patient donné est très limité en pratique quotidienne.
Mots clés : IgE spécifiques ; Interprétation des résultats ; Courbes de risque ; Allergie ; Diagnostic.
Abstract |
In vitro allergy testing is based mainly on the measurement of so-called specific IgEs in serum, commonly referred to as RASTs. Their results are expressed both in semi-quantitative and quantitative units, i.e. classes and kU/l, respectively. Does this double system obscure and therefore limit the clinical utility of quantitative RAST results? Are the results of these blood tests sufficient to establish a diagnosis of allergy or to predict the development of a future allergy in a given patient? And, in this respect, can population-based risk curves, as recently suggested, improve the efficiency of in vitro allergy testing? This article discusses these questions on theoretical grounds as well as on a review of experimental data. It is concluded that quantitative RAST results must not be interpreted independently of clinical information because they do not correlate with the patient's clinical reactions and therefore must be interpreted together with the rest of the patient's record. Risk curves are not the answer because they add another problem to the limitation of quantitative RAST results, i.e., they are strongly dependent on the characteristics of the population from which they were derived (e.g., age, allergic environment, etc.). Therefore, these curves are of limited value for a given patient seen in daily practice.
Mots clés : Specific IgE ; Allergy ; Risk curves ; Diagnosis.
Plan
Vol 42 - N° 8
P. 798-805 - décembre 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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