Chez chaque individu, la cavité orale contient des millions de bactéries avec 700 espèces différentes retrouvées en moyenne dans un microbiote oral. L'équilibre entre le microbiote oral et son hôte peut être perturbé et devenir dysbiotique et, par conséquent, contribuer à des pathologies impliquant le parodonte et les dents (maladie parodontale, caries, etc.). Ces pathologies peuvent être la porte d'entrée d'atteintes d'autres tissus ou organes que la cavité orale, en augmentant le risque de dissémination de microorganismes dans le corps mais aussi en contribuant à l'exacerbation de pathologie inflammatoire extraorale. Des études épidémiologies, cliniques et expérimentales récentes soutiennent l'association entre la maladie parodontale et un certain nombre de maladies systémiques, en particulier les maladies vasculaires athérosclérotiques et le diabète. Il existe également un bon nombre de mécanismes biologiques plausibles pour soutenir l'association entre les maladies parodontales et la stéatose hépatique, l'insuffisance rénale chronique, la maladie d'Alzheimer, la polyarthrite rhumatoïde, l'ostéoporose, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, le cancer colorectal, les maladies respiratoires et la grossesse. Les maladies buccodentaires constituent également un fardeau sanitaire et économique et réduisent la qualité de vie par leur retentissement psychosocial sur le patient. Il est important de promouvoir une bonne hygiène buccodentaire chez tous les patients non seulement pour leur bien-être psychosocial mais aussi afin d'espérer un impact sur la morbidité, la mortalité et les coûts des soins de santé associés aux maladies systémiques non buccales.