La sensibilisation centrale chez les patientes présentant des douleurs pelvi-périnéales chroniques : une réalité objectivable par des tests neurophysiologiques - 11/01/23
Résumé |
Introduction |
Parmi les patientes souffrant de douleurs pelvi-périnéales chroniques (DPPC), certaines présentent des tableaux complexes associant des douleurs et des dysfonctions étendues à plusieurs sphères d’organes. Il est admis par les experts que les douleurs par sensibilisation centrale sont caractérisées par : un abaissement de seuil douloureux, une diffusion spatiale de la douleur au-delà de la zone stimulée et une diffusion temporelle de la douleur. L’objectif principal de cette étude était de mettre en évidence une différence entre les seuils douloureux obtenus par mesures neurophysiologiques entre les patientes DPPC ayant une sensibilisation pelvienne (score Convergences PP>5/10) et les patientes sans sensibilisation pelvienne (score Convergences PP<5/10).
Méthodes |
Recrutement d’une population de 60 patientes DPPC (30 sensibilisées et 30 non-sensibilisées) et réalisation de 4 tests neurophysiologiques : test de diurèse provoquée (capacité vésicale maximale, CVM) barostat rectal (mesure de la pression rectale douloureuse maximale), vulvagésiomètre (moyenne des seuils douloureux sur 5 zones) et algomètre à pression intra-vaginal (moyenne des seuils douloureux à la palpation de 6 muscles périnéaux). Pour chaque seuil douloureux obtenu, recueil de l’EVA de la douleur et de la durée avant obtention d’une EVA<3/10.
Résultats |
Les patientes DPPC sensibilisées souffraient d’un nombre plus important de pathologies douloureuses (2,5± 1,3 vs 1,6± 0,8, p=0,004) et depuis plus longtemps (10,2± 7,8 vs 5,4± 5,1 ans, p=0,02) que les non-sensibilisées. Il n’a pas été mis en évidence de différence significative concernant la CVM (399,5± 168,9 vs 465,2± 164,4mL, p=0,18) et la pression rectale maximale douloureuse (29,3± 5,4 vs 30,7± 6,5mmHg, p=0,38) bien que l’EVA de la douleur ressentie soit augmentée significativement (4,1± 2,7 vs 1,8± 2,5, p=0,003 pour la vessie et 6,2± 2,1 vs 4,1± 1,5, p=0,02 pour le rectum). La moyenne des seuils douloureux à la palpation des muscles étaient abaissés (1,3± 0,4 vs 2,6± 1,5kg/cm2, p=0,0002) ainsi que la moyenne des seuils vulvaires (162,4± 90,5 vs 358,7± 196,5g, p=0,0003). La durée de retour à une EVA<3/10 était significativement augmentée chez les DPPC sensibilisées suite aux 4 tests de sensibilité de même que l’aire sous la courbe de l’intensité de la douleur post-test pour la vessie (23,7± 35,8 vs 3,8± 14,8, p=0,008) et le rectum (16,5± 22,4 vs 2,9± 5,6, p=0,001).
Conclusion |
La sensibilisation centrale des patientes DPPC est une réalité objectivable dans les sphères urinaire, digestive, musculaire et vulvaire.
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Vol 51 - N° 1
P. 100 - janvier 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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