La chirurgie de préservation épiphysaire et reconstruction biologique après résection de sarcome osseux métaphysaire chez l’enfant est un challenge, qui ne peut se justifier que si la fonction articulaire future est correcte.

L’hypothèse principale de ce travail était que la fonction à long terme était correcte. Les hypothèses secondaires étaient que le contrôle local de la maladie et que la restauration de la croissance en jeu étaient réalisés, au prix d’un nombre de complications acceptables.

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 14 enfants d’âge médian à la chirurgie de 8 ans [2–14]. Les tumeurs (sarcome d’Ewing ou ostéosarcome) étaient principalement localisées sur le genou (n=9) et la hanche (n=3). La reconstruction utilisait une membrane induite (n=7) ou une allogreffe (n=7). Nous avons étudié la fonction articulaire, les stratégies liées à la croissance perdue, les complications liées à la chirurgie, ainsi que la survie au dernier recul.

Au recul médian de 76 mois [24–130], 9 patients sur 14 ont nécessité une révision pour pseudarthrose, et 4 d’entre eux ont eu besoin d’une deuxième révision. Au dernier recul, 82 % de la longueur était restaurée, grâce à 3 allongements osseux et 7 épiphysiodèses controlatérales. La fonction de l’articulation préservée était excellente avec un score MSTS modifié moyen à 28,3/30 [24–30]. Aucune récidive locale n’était à signaler.

Notre expérience de préservation épiphysaire permet au prix d’un programme chirurgical lourd (12 patients sur 14 sont réopérés, avec en moyenne 1,2 intervention par patient), un contrôle local de la maladie et une très bonne fonction. La principale difficulté est la gestion de la croissance, le plus souvent par des programmes complexes d’allongement et de freinage osseux.

IV, étude rétrospective.