L’autopsie psychologique s’est ajoutée au coffre à outils diagnostiques du médecin psychiatre depuis son invention aux États-Unis, vers la fin des années 1950. Nous nous interrogeons toutefois sur la validité scientifique de cette méthode. Pour ce faire, nous retraçons l’histoire de sa création, avant d’en souligner les failles méthodologiques et les défauts : nous soutenons, à l’instar d’autres critiques, 1) qu’il est impossible de diagnostiquer un trouble mental chez une personne décédée en interviewant des proches et des connaissances, 2) que la littérature scientifique soutenant la validité de la méthode ne démontre pas qu’il est possible de répondre au point 1 avec une rigueur scientifique minimale et 3) que l’association entre la dépression et le suicide est un artéfact introduit par les failles méthodologiques des études sur l’autopsie psychologique. Nous montrons finalement que son utilisation outrepasse aujourd’hui l’objectif visé par ses créateurs.

Psychological autopsy has been added to the psychiatrist's diagnostic toolbox since his creation in the United States in the late 1950s. However, we wonder about the scientific validity of this method. Therefore, we trace the history of its creation, before pointing out the methodological flaws and defects: we maintain that 1) it is impossible to diagnose a mental disorder in a deceased person by interviewing relatives and acquaintances, 2) that the scientific literature supporting the validity of the method does not demonstrate that it is possible to respond scientifically to point 1 and 3) that the association between depression and suicide is an artifact introduced by the methodological flaws of the studies on psychological autopsy. We finally show that its use today exceeds the objective of its creators.