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Évaluation psychiatrique, psychologique et addictologique en chirurgie de l’obésité : repérer précocement pour mieux accompagner - 29/01/23

Psychiatric, psychological and addiction assessment in obesity surgery: Early identification for better support

Doi : 10.1016/j.jchirv.2022.12.005 
P. Brunault a, b, c, d, , C. Bourbao-Tournois d, e, N. Ballon a, b, d, A. de Luca d, f, g
a CHRU de Tours, service d’addictologie universitaire, équipe de liaison et de soins en addictologie, 37000 Tours, France 
b UMR 1253, iBrain, université de Tours, Inserm, France 
c Qualipsy, EE 1901, université de Tours, France 
d CHRU de Tours, centre spécialisé pour la prise en charge de l’obésité sévère, 2, boulevard Tonnellé, 37000 Tours, France 
e CHRU de Tours, service de chirurgie digestive et endocrinienne, avenue de la République, 37170 Chambray-lès-Tours, France 
f Université de Tours, Inserm U1069, 10, boulevard Tonnellé, 37000 Tours, France 
g CHRU de Tours, Unité mobile de Nutrition, 2 boulevard Tonnellé, 37000 Tours, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Sunday 29 January 2023
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Bien que la chirurgie s’accompagne d’une diminution significative du poids et d’une amélioration de la qualité de vie chez une majorité de personnes opérés, il existe des différences interindividuelles en termes de résultat postopératoire. Les troubles psychologiques, psychiatriques et addictifs sont des pourvoyeurs importants de ces difficultés. Environ 20 à 50 % des candidats à une chirurgie bariatrique ont un trouble psychiatrique/addictif actuel et environ 30 à 75 % ont un antécédent de trouble psychiatrique/addictif au cours de leur vie. La chirurgie s’accompagne à court terme d’une amélioration des symptômes dépressifs et de binge eating, mais ces symptômes tendent à réaugmenter dès la 3e année postopératoire. Sur le long terme, seule l’amélioration de la dépression reste significative, l’intensité postopératoire des symptômes anxieux et alimentaires n'étant pas significativement différente des niveaux préopératoires. L’après chirurgie s’accompagne d’un risque majoré de suicide et de tentatives de suicide (dès la 1ère année postopératoire, risque multiplié par deux à quatre), ainsi que d’un risque majoré de trouble de l’usage d’alcool (à partir de deux ans après chirurgie). L’accompagnement psychologique doit donc s’inscrire dans la durée. Plusieurs prises en charge psychothérapeutiques et médicamenteuses ont démontré leur efficacité pour améliorer le pronostic postopératoire des patients ayant des troubles psychologiques/psychiatriques. Une intégration précoce de l’évaluation et de l’accompagnement psychologique/psychiatrique dans la prise en charge pluridisciplinaire permet de faciliter le repérage de ces difficultés et d’optimiser le pronostic postopératoire, tant sur le plan du poids que de la qualité de vie. Avant chirurgie, l’évaluation par un psychologue ou un psychiatre doit être systématique afin de repérer et de prendre en charge les troubles pouvant impacter négativement le pronostic postopératoire. Après chirurgie, cette évaluation et cet accompagnement pourront être réalisés de manière programmée et systématique pour les patients les plus vulnérables préalablement identifiés en préopératoire, mais ils pourront aussi être proposés au cours du suivi en cas de symptôme évocateur (i.e., perte de contrôle sur l’alimentation, échec en termes de poids ou de qualité de vie, idées suicidaires, perte de contrôle sur l’alcool, symptomes significatifs de dépression ou d'anxiété).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Although bariatric surgery results in a significant weight reduction and an improvement in the quality of life in most people who undergo surgery, there are inter-individual differences in terms of postoperative results. Psychological, psychiatric and addictive disorders contribute substantially to these difficulties. Between 20% and 50 % of bariatric surgery candidates have a current psychiatric/addictive disorder and approximately 30–75% have a history of a psychiatric/addictive disorder within their lifetime. Surgery is accompanied in the short term by an improvement in depressive symptoms and binge eating, but these symptoms tend to increase again beyond the 3rd postoperative year. Over the long term, only the improvement in depression remains durable, while postoperative anxiety levels and eating symptoms remain comparable to preoperative levels. There is a two to four fold increased risk of post-surgical suicide and suicide attempts (from the 1st postoperative year onward), as well as an increased risk of alcohol-abuse (beyond two years after surgery). Psychological support must therefore continue long-term. Several psychotherapeutic and drug treatments have demonstrated their effectiveness in improving the postoperative prognosis of patients with psychological/psychiatric disorders. The early integration of psychological/psychiatric evaluation and support into multidisciplinary management makes it easier to identify these difficulties and to optimize the postoperative prognosis, both in terms of weight and quality of life. Prior to surgery, patients should be systematically evaluated by a psychologist or psychiatrist in order to identify and to manage disorders that could negatively impact the postoperative prognosis. After surgery, this assessment and support can be carried out in a programmed and systematic way for those patients who were identified preoperatively as the most vulnerable, but support can also be offered during follow-up in the event of a suggestive symptom (i.e., loss of control over the diet, failure in terms of weight or quality of life, suicidal ideation, loss of control over alcohol, depression, anxiety).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Chirurgie de l’obésité, Troubles psychiatriques, Troubles addictifs, Accompagnement psychologique, hyperphagie boulimique, addiction à l'alimentation, troubles de l'usage de substance, addictions comportementales, troubles des conduites alimentaires

Keywords : Obesity surgery, Psychiatric disorder, addictive disorder, Psychological support, binge eating disorder, food addiction, substance use disorder, behavioral addiction, eating disorder


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