Prise en charge des fistules pancréatiques après duodénopancréatectomie céphalique - 05/02/23
Management of postoperative pancreatic fistula after pancreaticoduodenectomy
Résumé |
La fistule pancréatique postopératoire (FPPO) est la principale complication après duodénopancréatectomie céphalique (DPC). À la différence de sa prévention, la prise en charge curative de la FPPO a longtemps été mal codifiée. L’objectif de cette mise au point était d’identifier les meilleures modalités de la prise en charge des FPPO constituées après DPC. Le diagnostic de FPPO repose sur la conjonction d’un taux d’amylase dans le liquide de drainage>3 fois la limite supérieure de l’amylasémie et d’une évolution clinique anormale. Selon la définition standardisée de l’International Study Group of Pancreatic Surgery, les fistules purement biochimiques ne sont plus comptabilisées avec les FPPO et sont traitées par un retrait progressif du drainage sur au maximum 3 semaines. Le risque de FPPO peut être prédit par des scores utilisant des critères cliniques pré- et peropératoires, dont plusieurs liés à la qualité du parenchyme pancréatique sont communs à ces différents scores. La valeur pronostique de ces scores pourrait être améliorée dès j1 par des dosages d’amylase dans le sang et le liquide de drainage. La littérature récente, incluant en particulier l’essai randomisé hollandais PORSCH, est en faveur d’une détection précoce et systématique de la FPPO (dosages périodiques, scanner avec injection indiqué sur des critères cliniques et biologiques standardisés complétés par un avis d’un chirurgien pancréatique) et pour un traitement rapide et mini-invasif des collections (drainage percutané, antibiothérapie indiquée sur des critères standardisés) afin d’éviter l’évolution vers des formes sévères septiques et/ou hémorragiques, mais aussi pour permettre un retrait rapide des drains abdominaux en cas de risque théorique faible de FPPO et d’évolution favorable. Une hémorragie survenant après j1 réclame toujours un angioscanner avec temps artériel et une surveillance en soins intensifs. Le traitement mini-invasif des FPPO (drainage radiologique percutané ou plus rarement endoscopique, embolisation artérielle) doit être privilégié en première intention. L’ajout d’une nutrition artificielle (entérale par sonde nasogastrique ou nasojéjunale, sinon parentérale) est le plus souvent utile. En cas d’échec du traitement mini-invasif, une ré-intervention préservant si possible le pancréas restant est indiquée, mais la mortalité attendue est plus élevée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
A postoperative pancreatic fistula (POPF) is the main complication after cephalic pancreaticoduodenectomy (CPD). Unlike its prevention, the curative management of POPFs has long been poorly codified. This review seeks best practices for managing POPFs after CPD. The diagnosis of a POPF is based on two signs: (i) an amylase level in drained fluid more than 3 times the upper limit of the blood amylase level; and (ii) an abnormal clinical course. In the standardised definition of the International Study Group of Pancreatic Surgery, a purely biochemical fistula is no longer counted as a POPF and is treated by gradual withdrawal of the drain over at most 3 weeks. POPF risk can be scored using pre- and intraoperative clinical criteria, many of which are related to the quality of the pancreatic parenchyma and are common to several scoring systems. The prognostic value of these scores can be improved as early as day 1 by amylase assays in blood and drained fluid. Recent literature, including in particular the Dutch randomised trial PORSCH, argues for early systematic detection of a POPF (periodic assays, CT-scan with injection indicated on standardised clinical and biological criteria plus an opinion from a pancreatic surgeon), for rapid minimally invasive treatment of collections (percutaneous drainage, antibiotic therapy indicated on standardised criteria) to forestall severe septic and/or haemorrhagic forms, and for the swift withdrawal of abdominal drains when the risk of a POPF is theoretically low and evolution is favourable. A haemorrhage occurring after day 1 always requires CT angiography with arterial time and monitoring in intensive care. Minimally invasive treatment of a POPF (radiologically-guided percutaneous drainage or, more rarely, endoscopic drainage, arterial embolisation) should be preferred as first-line treatment. The addition of artificial nutrition (enteral via a nasogastric or nasojejunal tube, or parenteral) is most often useful. If minimally invasive treatment fails, then reintervention is indicated, preserving the remaining pancreas if possible, but the expected mortality is higher.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Duodénopancréatectomie céphalique, Fistule pancréatique postopératoire (FPPO), Détection, Radiologie interventionnelle, Ré-intervention, Traitement conservateur
Keywords : Cephalic pancreaticoduodenectomy (CPD), Postoperative pancreatic fistula (POPF), Detection, Interventional radiology, Reintervention, Conservative treatment
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Journal of Visceral Surgery, en utilisant le DOI ci-dessus. |
Vol 160 - N° 1
P. 42-56 - février 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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