Empathy has gained popularity in the general population and the scientific world during the past decade. Recently, several researchers found a significant decrease in empathy scores of healthcare students (notably medical students) and recommend promoting empathy skills in several fields of education. The current paper presents a new model of the empathic process: a stenography of empathy compelling scientific data and contemporary conceptions. Indeed, we combined all pioneer researchers’ conceptions of empathy (Davis, Decety, Batson, Preston & de Waal) into an integrative model. This model is centered on the empathizer (i.e., a person observing a target experiencing emotions) and displays how all empathy components are articulated, explaining the individuals’ general functioning and how the process might become dysfunctional. We illustrated applications of the model with three clinical examples (i.e., burnout, psychopathy, and borderline personality disorders) to display how empathy is related to psychopathological symptoms. We believe this new dynamic and sequential model would be helpful in explaining how empathy works, which is of great interest to healthcare students, clinicians, researchers, and academics.

Depuis ces deux dernières décennies, on observe un intérêt croissant au sujet de l’empathie, tant au sein de la population générale que dans le monde scientifique. Effectivement, plus de la moitié des productions scientifiques sur l’empathie ont été réalisées depuis 2012. Récemment, de nombreuses études se sont focalisées sur le développement de l’empathie des étudiants (notamment en médecine), de par l’observation d’un déclin significatif de leurs scores au cours de leur parcours académique. Si la plupart de ces travaux prônent la nécessité d’un développement accru des compétences empathiques, certes, de nouveaux supports théoriques méritent d’être construits afin d’en faciliter l’apprentissage théorico-pratique. Le présent article propose une nouvelle modélisation du processus empathique. Il s’agit d’une sténographie de l’empathie car il se rapporte à une simplification d’un phénomène complexe aux frontières floues, voire parfois ineffables. Ce modèle intégratif combine les données scientifiques contemporaines et les différentes approches théoriques d’auteurs pionniers du domaine comme M. Davis, J. Decety, C. Batson, F. de Waal et S. Preston. Centré sur « l’empathiseur » (c.-à-d., la personne qui observe une cible éprouvant une émotion), le modèle décrit comment les composantes de l’empathie s’articulent entre elles. Il permet d’expliquer le fonctionnement général des individus mais aussi comment le processus peut devenir dysfonctionnel. Dans ce présent article, nous avons également illustré à travers trois exemples cliniques (c.-à-d., le burnout, la psychopathie et le trouble de personnalité borderline), comment l’empathie peut être associée à des symptômes psychopathologiques comme le cynisme ou l’épuisement émotionnel, ou encore, les comportements antisociaux et l’émoussement affectif. Nous pensons que ce modèle dynamique et séquentiel offrira un nouveau background théorique clair et didactique pour expliquer et enseigner le fonctionnement de l’empathie (et ses éventuelles dysfonctions), ce qui reste d’un grand intérêt pour les futurs professionnels de la santé, les cliniciens, les chercheurs et les enseignants.