Avec le développement des héparines de bas poids moléculaire (HBPM) et du fondaparinux pour les traitements anticoagulants parentéraux et des anticoagulants oraux directs per os (AOD), nous disposons aujourd’hui de stratégies thérapeutiques antithrombotiques avec un rapport bénéfice/risque favorable dans les indications majeures telles que la prévention des AVC sur fibrillation atriale (FA) ou le traitement de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV). Cependant ces stratégies peuvent s’avérer inefficaces dans certaines situations comme dans les prothèses valvulaires mécaniques cardiaques et les valvulopathies cardiaques sévères ainsi que dans le syndrome des antiphospholipides voire d’une efficacité relativement limitée comme dans la MTEV associée au cancer. Le risque hémorragique est également un facteur limitant majeur en cas d’insuffisance rénale sévère à terminale, d’insuffisance hépatique, en cas de procédures invasives à risque, en cas d’association de traitements antithrombotiques (coronaropathies aiguës) et encore une fois en cas de MTEV associée au cancer.

Dans ces situations, inhiber le facteur XI pourrait s’avérer intéressant avec un effet antithrombotique important sans conséquence significative sur les capacités hémostatiques physiologiques et donc sur le risque hémorragique.

Devant ces hypothèses, de nouveaux antithrombotiques anti-facteur IX ou anti-facteur Xia sont en développement dans la prévention de la MTEV en chirurgie orthopédique, dans la FA, dans la MTEV sur cancer, dans l’AVC, dans le syndrome coronarien aigu et chez l’insuffisant rénal. Plusieurs types de molécules sont étudiées avec des oligonucléotides antisens, des anticorps anti-XI et des peptides inhibiteurs directs de petite taille. Les propriétés pharmacologiques de certains d’entre eux avec une élimination non hépatique et non rénale pourraient être intéressantes en clinique. Ainsi les premiers résultats cliniques de ces anti-XI semblent favorables et justifient la poursuite de leur développement.