Intérêt de l’obstruction vasculaire au diagnostic de l’embolie pulmonaire non provoquée dans l’évaluation du risque de récidive thromboembolique - 21/02/23
Résumé |
Introduction & objectifs |
Le risque de récidive après une embolie pulmonaire (EP) non provoquée incite souvent à une anticoagulation prolongée. Le score HERDOO2 aide à l’arrêt du traitement mais n’identifie qu’un faible groupe de femmes éligibles. Notre objectif principal était d’évaluer si une obstruction vasculaire pulmonaire initiale (OVPI) ≥40 % était prédictive de récidive d’évènement thromboembolique veineux (ETEV) à l’arrêt de l’anticoagulation. Nos objectifs secondaires étaient : d’évaluer si l’OVPI ≥40 % était associée à un risque accru de décès et de déterminer si une OVPI<40 % permettait de sélectionner un groupe d’hommes à faible risque de récidive.
Méthodologie |
Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective monocentrique menée au CHU de Rouen. L’OVPI a été calculée par le score de Qanadli à partir d’angio-TDM de patients présentant une EP non provoquée entre le 01/01/2014 et le 30/06/2016. Le CJP était la récidive d’ETEV après arrêt de l’anticoagulation et le CJS la survenue d’un décès.
Résultats |
Au total, 91 patients avec EP non provoquée ont été inclus. La durée de suivi médiane était de 4,2 ans après arrêt de l’anticoagulation. Vingt-huit patients ont récidivé, et 17 patients sont décédés au cours du suivi. La probabilité de survie sans récidive était significativement plus faible en cas d’OVPI ≥40 % en analyse univariée. En analyse multivariée, nous retrouvions un risque de récidive d’ETEV multiplié par 10,3 en cas d’OVPI ≥40 % et par 8,15 en cas d’ATCD personnel d’ETEV. Le seuil d’OVPI de 39 % était la valeur la plus discriminante associé au risque de récidive, avec une aire sous la courbe de 0,73. L’OVPI<40 % permettait d’identifier les hommes à faible risque de récidive (Se=0,92 ; VPN=0,95). Enfin, le risque de décès n’était pas modifié par l’OVPI (p=0,69).
Discussion |
L’association entre OVPI ≥40 % et récidive était concordante avec 2 études antérieures, en faveur de la poursuite du traitement dans cette popluation. La VPN de 95 % pour identifier les hommes sans récidive était limitée par le faible effectif de cette sous-population et un risque de récidive chez les hommes avec OVPI<40 % restant supérieur au risque de récidive acceptable pour arrêter l’anticoagulation.
Conclusion |
Nous confirmons qu’une OVPI ≥40 % est associée à un risque accru de récidive d’ETEV après arrêt de l’anticoagulation au décours d’une EP non provoquée. L’ajout de cet index aux scores existants pourrait affiner la stratification du risque de récidive, notamment dans la population masculine.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Obstruction vasculaire pulmonaire initiale, Embolie pulmonaire non provoquée
Plan
Vol 48 - N° S
P. S35 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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