Place du vapotage dans le sevrage tabagique - 21/02/23
Résumé |
Le tabagisme est un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. L’arrêt du tabac demande souvent de gros efforts et n’est pas toujours couronné de succès, malgré l’utilisation de médicaments comme les substituts nicotiniques, la varenicline, et le bupropion.
Les produits sans fumée comme la cigarette électronique sont-ils une solution ? À travers les données récentes de la littérature scientifique et les recommandations, nous faisons le point sur la place du vapotage dans le sevrage tabagique. La vapoteuse ou e-cigarette encore appelée système électronique de délivrance de la nicotine (SEDEN) est un appareil électronique portable qui imite l’effet d’une cigarette classique. Elle ne contient pas de tabac, mais un e-liquide composé de propylène-glycol et de glycérine végétale dans lequel on ajoute des arômes et de la nicotine à des concentrations variables.
Lorsqu’il est chauffé électroniquement, il produit un aérosol inhalable contenant des produits comme l’acétaldéhyde, le formaldéhyde, l’acroléine et les radicaux libres d’oxygène qui sont potentiellement délétères pour l’organisme. Si les concentrations générées sont légèrement supérieures à celle de la pollution atmosphérique, elles sont 100 à 1000 fois inférieures à celles produites par la cigarette, dont la combustion émet une fumée contenant le monoxyde de carbone et plus de 4000 molécules toxiques. La pharmacocinétique de la nicotine délivrée par les SEDEN de dernière génération serait proche de celle de la cigarette, ce qui pourrait être favorable pour un sevrage tabagique. Si plusieurs études montrent que l’usage des SEDEN entraîne une réduction de la consommation des cigarettes et peut aider au sevrage tabagique, elles souffrent cependant de nombreux biais méthodologiques.
Si le SEDEN peut être une source alternative efficace d’apport de nicotine pour les fumeurs, il reste actuellement un produit de consommation courante et ne relève pas de la législation liée aux médicaments. Les autorités de santé publique en France ne le recommandent pas en première intention pour le sevrage tabagique. Mais si un sevrage a été engagé avec ce produit, il faut l’accompagner et veiller à ce que le patient ne reste pas vapo-fumeur, et l’inciter à terme à quitter le vapotage même s’il est vapoteur exclusif.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Vapotage, Sevrage tabagique
Plan
Vol 48 - N° S
P. S40-S41 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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