Évolution des prescriptions des tests d’hémostase en France et impact de la pandémie COVID-19 - 21/02/23
, Aurélien Philippe, Richard Chocron, David M. Smadja, Nicolas Gendron
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Résumé |
Introduction & Objectifs |
Au cours de la pandémie de COVID-19, la France a fait face à une crise sanitaire et économique. L’objectif de cette étude est de représenter l’évolution des prescriptions des tests biologiques en hémostase au cours des 10 dernières années en France et d’évaluer l’impact de la COVID-19 sur ces analyses.
Méthodologie |
Nous avons collecté pour chaque année, entre 2013 et 2021, à partir des données de l’assurance maladie, le nombre d’analyses remboursées (hors établissements à but non lucratif) en France : hémogramme, temps de céphaline activée (TCA), temps de prothrombine (TP), international normalized ratio (INR), fibrinogène, activité anti-Xa, D-dimères et anticorps anti-facteur 4-plaquettaire/héparine (anti-PF4/H). Nous avons calculé le nombre total de tests par personnes-années à l’aide des données démographiques de l’INSEE afin de réaliser une analyse des tendances.
Résultats |
Entre 2013 et 2021, nous avons observé une baisse des prescriptions d’INR (−60 %) et d’activité anti-Xa (−27 %), alors que les autres tests d’hémostase ont vu leur prescription augmenter.
En 2020, le nombre d’analyses prescrites en hémostase a chuté pour tous les tests sauf les D-dimères.
Le dosage de D-dimères n’a fait qu’augmenter entre 2013 et 2021 (+314 %) avec une augmentation franche des prescriptions en 2020 mais aussi en 2021.
Enfin en 2021, nous observons une augmentation du nombre d’hémogrammes (+7 %) et de D-dimères (+16 %) et des dosages d’anticorps anti-PF4/H (+34 %) comparée à 2020, mais aussi 2019.
Discussion |
La diminution des prescriptions d’INR voire des anti-Xa semble être le reflet de l’arrivée en France des anticoagulants oraux directs.
La chute des prescriptions en 2020 est liée aux confinements lors de la pandémie de COVID-19 au cours desquels les structures de soins ont vu leur activité diminuer.
L’augmentation des D-dimères s’explique par leur utilisation accrue pour exclure l’embolie pulmonaire, mais aussi dans le score HERDOO-2 puis la prise en charge des patients COVID-19.
En 2021, les inquiétudes concernant le risque thrombotique des vaccins COVID-19 semble avoir entraîné une sur-prescription d’hémogramme, de D-dimères et d’anti-PF4/H.
Conclusion |
Hormis pour les D-dimères, la pandémie de COVID-19 a entraîné en 2020 une chute des prescriptions des analyses d’hémostase en lien avec les confinements. L’année 2021 est marquée par une sur-prescription d’analyses reflétant les inquiétudes concernant le risque thrombotique des vaccins COVID-19.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hémostase, D-dimères
Plan
Vol 48 - N° S
P. S56 - mars 2023 Retour au numéro
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