La grossesse est un facteur de risque fréquent de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) : thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire. Ces pathologies sont multifactorielles, mais le simple interrogatoire est suffisant pour identifier leurs facteurs de risque ce qui est primordial pour leurs préventions. Les principaux facteurs de risques cliniques sont les antécédents personnels et familiaux. Les thrombophilies acquises ou constitutionnelles constituent un risque variable en fonction de l’anomalie et peuvent augmenter le risque justifiant alors d’une prévention adaptée.

Le diagnostic clinique pendant la grossesse est plus compliqué les symptômes évocateurs étant fréquents, il faut alors réaliser les D Dimères souvent augmentées mais si elles sont négatives elles éliminent le diagnostic, si positives on réalisera un Doppler, puis selon la suspicion scintigraphie, angioscanner pulmonaire, IRM cérébrale. Les héparines de bas poids moléculaires ont remplacé les héparines non fractionnées et constituent le traitement préventif ou curatif de choix pour la MVTE pendant la grossesse. Compte tenu de l’absence de passage de la barrière placentaire les HBPM sont sans risque pour le fœtus contrairement aux AVK et aux nouveaux anticoagulants directs. Ces derniers sont donc formellement contre-indiqués. L’aspirine à dose faible est pour l’instant utilisée en association avec les HBPM dans la prévention du syndrome des antiphospholipides.

La prévention et le traitement reposent sur l’application des recommandations. L’uniformisation des prises en charge est fondamentale pour ce faire, l’utilisation d’une stratification du risque thromboembolique est souhaitable et est susceptible d’améliorer la morbi-mortalité en limitant les excès et carences thérapeutiques chez ces patientes.