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Modulations morphologiques du pied chez le marcheur au long cours : influence du sexe et de la latéralité du membre inférieur - 15/03/23

Morphological modulations of the foot in long-term walkers: Influence of gender and laterality of the lower limb

Doi : 10.1016/j.scispo.2022.03.011 
K. Boivin a, b, , L. Laurencelle a, c, N. Fontaine a, F. Trudeau a, c
a Université du Québec à Trois-Rivières, département des sciences de l’activité physique, CP 500, 3351, boulevard des Forges, G9A 5H7 Trois-Rivières, Québec, Canada 
b Groupe de recherche sur les affections neuro-musculo-squelettiques (GRAN), université du Québec, Trois-Rivières, Québec, Canada 
c Groupe interdisciplinaire de recherche appliquée en santé (GIRAS), université du Québec, Trois-Rivières, Québec, Canada 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectifs

Une prévalence élevée de troubles au pied rapportés chez les marcheurs de longue distance a été observée. Or, aucune documentation ne semble décrire comment se manifeste l’adaptation du pied à un volume soutenu de marche dans le temps. Le but de l’étude est de quantifier les modulations morpho-fonctionnelles du pied peu de jours après une période de marche au long cours. L’étude recense aussi les effets différenciés reliés au sexe, à la latéralité du membre inférieur (dominant vs non dominant) et à l’ampleur du trajet pédestre.

Méthode

Les données de 38 marcheurs-pèlerins (âge : 63,2±7,8 ans ; 57,9 % de femmes ; IMC : 25,7±3,8kg/m2) ont été recueillies lors de trois collectes en laboratoire (C1, C2, C3), intercalées d’une période de marche au long cours. La collecte initiale C1 avait lieu à l’intérieur des 30jours avant la marche. La collecte C2, tenue 5 à 10jours après C1, servait à quantifier le changement minimal détectable (CMD) pour chaque variable dépendante. La collecte C3 (de suivi) prenait place au maximum 10jours après la marche. Quatre types de regroupement ont été formés selon les trajets pédestres réalisés : cohorte au long cours (parcours250km) [LC, n=31], groupes court trajet (parcours de 200 à 450km) [CT, n=15], moyen trajet (parcours de 450 à 900km) [MT, n=10] et long trajet (parcours900km) [LT, n=8]. L’étude de la cohorte LC sert à cibler les effets spécifiques au contexte de marche, la comparaison des groupes CT, MT, LT permet d’en dégager les effets associés au cumul de marche. Les analyses de variance traitent séparément les facteurs sexe et latéralité. Pour la cohorte LC, l’éventuelle différence significative (p0,05) entre C1 et C3 doit aussi être confirmée par un changement moyen de la mesure qui soit d’une ampleur supérieure au seuil critique (valeur du CMD.n) pour que le changement soit considéré réel. Sept variables dépendantes sont testées : la longueur du pied et du pied tronqué, la largeur du pied aux têtes métatarsiennes, l’indice MVI, la hauteur du naviculaire et du dos du pied, et le ratio AHI.

Résultats

Une diminution significative de la longueur du pied (−0,8±1,9mm ; −0,34 % ; CMD.n=0,7mm) du côté du membre inférieur dominant (F1,29=4,95 ; p=0,034) a été observée entre C1 et C3 pour la cohorte LC. Dans la même cohorte, un effet d’interaction significatif a été noté pour la largeur du pied (F1,29=4,64 ; p=0,040) : chez l’homme, une augmentation significative (+1,4±1,6mm ; +1,35 % ; CMD.n=0,7mm) de C1 à C3 est observée, alors qu’une tendance opposée apparaît chez la femme. Ces effets sont considérés de réels changements induits par la marche, leur ampleur se chiffrant au-dessus des seuils critiques calculés. Les analyses considérant les groupes CT, MT, LT ne révèlent aucun effet relatif à l’ampleur des trajets pédestres.

Conclusion

Cette étude montre que quelques dimensions morpho-fonctionnelles du pied sont finement impactées par la marche au long cours considérant les volumes de pratique rapportés. Les résultats mettent en lumière que le sexe et la dominance du membre inférieur sont à considérer pour décrire avec justesse les modulations au pied induites par la marche de longue durée. D’autres études sont indiquées pour mieux comprendre les mécanismes pathogéniques des troubles au pied rapportés par les marcheurs au long cours.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Objectives

A high prevalence of foot disorders reported in long-distance walkers has been observed. However, we found no documentation on how the foot adapts to a sustained walking volume over time. The aim of the study was to quantify the morpho-functional modulations of the foot shortly after a period of long-term walking. The study also investigates differential effects related to gender, lower limb laterality (dominant vs. non-dominant), and to the extent of the pedestrian path covered.

Method

Data from 38 pilgrim-walkers (age: 63.2±7.8 years; 57.9% women; BMI: 25.7±3.8kg/m2) were collected during three lab data collection (C1, C2, C3), interspersed with a long-term walk. The baseline data collection C1 took place within 30 days before the walk. The C2 data collection, held 5-10 days after C1, was used to quantify the minimum detectable change (MDC) for each dependent variable. The C3 (follow-up) data collection took place up to 10 days after the walk. Four groups were formed based on the extent of the pedestrian routes covered: long-term cohort (path250km) [LT, n=31], short-path group (path from 200 to 450km) [SP, n=15], medium-path group (path from 450 to 900km) [MP, n=10] and long-path group (path900km) [LP, n=8]. Studying the LC cohort serves to target the effects specific to the walking context, while comparing groups SP, MP, LP allows the cumulative effects to be identified. Analyses of variance treat the factors gender and laterality separately. For the LC cohort, a possible of significant difference (P0.05) between C1 and C3 must also be ratified by an average change in the measure that is greater than the critical threshold (MDC.n value) for the change to be considered real. Seven dependent variables are tested: foot length and truncated foot length, foot width at the metatarsal heads, MVI index, navicular height, dorsum of foot height and AHI ratio.

Results

A significant decrease in foot length (−0.8±1.9mm; −0.34% MDC.n=0.7mm) on the side of the dominant lower limb (F1.29=4.95; P=0.034) was observed between C1 and C3 for the LC cohort. In the same cohort, a significant interaction effect was noted for foot width (F1.29=4.64; P=0.040): in men, a significant increase (+1.4±1.6mm; +1.35%; MDC.n=0.7mm) from C1 to C3 is observed while a reverse trend appears in woman. These effects are considered real changes induced by walking: their magnitude being above the calculated critical thresholds. Analyses considering the SP, MP, LP groups showed no effect relative to the extent of the pedestrian routes covered.

Conclusion

The changes observed in this study show that some morpho-functional dimensions of the foot are finely impacted by long-term walking considering the reported volumes of practice. Results highlight that the walker's gender and lower limb dominance should be considered to accurately describe the foot modulations induced by long-term walking. Further studies are indicated to better understand the pathogenic mechanisms of foot disorders reported by long-term walkers.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Marche de longue distance, Morphologie du pied, Membre dominant, Effet du sexe, Métrologie

Keywords : Long-distance walking, Foot morphology, Dominance limb, Gender effect, Metrology


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