Mise en place de préparations d’anticancéreux à dose standard dans le cadre d’une sous traitance : Est-ce possible ? - 15/03/23
Résumé |
Introduction |
En janvier 2021, nous avons ouvert une nouvelle unité de production des anticancéreux dans notre PUI et en juin 2021 mis en place une sous-traitance pour un autre site (50 % de la production) de notre groupe hospitalier. Au vu des données de retour et de destruction des produits inutilisés de nos 2 hôpitaux ayant 58 % de spécialités communes, nous avons voulu tester la faisabilité d’une mise en place des doses standards arrondies (DSA) afin d’améliorer la productivité et de faciliter la réattribution des préparations retournées.
Matériels & méthode |
Une revue de la littérature a été faite afin de déterminer les critères d’éligibilité des molécules candidates. Nous avons ensuite analysé rétrospectivement les prescriptions et retours des préparations sur l’année 2021 dans l’établissement prestataire (EP), et de juin 2021 à mars 2022 dans l’établissement donneur d’ordre (DO) (début de la sous-traitance).
Résultats & discussion |
Sur les 10 376 préparations faites en 2021 pour l’EP, 594 retours ont été analysés. Pour le DO, sur les 9054 préparations durant la période d’étude, 326 retours ont été analysés rétrospectivement. La standardisation des doses était jugée intéressante pour une molécule si plus de 60 % des doses pouvaient être remplacées par des DSA. Parmi les 5 spécialités les plus prescrites, 4 répondaient aux critères choisis (production>300/an, stabilité≥14jours, ergonomie de fabrication, 5 DSA maximum) : 5-fluorouracile (5-FU), irinotecan, pour les deux hôpitaux et le bevacizumab et gemcitabine pour l’EP. Le bevacizumab et la gemcitabine ne sont pas éligibles pour le DO compte tenu de la variabilité des doses (n>50). Concernant l’irinotecan, la standardisation était faisable pour chaque établissement mais avec des DSA différentes. Au total, 920 retours sur les deux sites ont été analysés. Les motifs les plus fréquents pour l’EP étaient une altération de l’état général (30 %) ou des effets indésirables (16 %). Pour le DO, les motifs fréquents étaient une infection (19 %) ou une anomalie du bilan biologique (15 %). Pour l’EP, les retours concernaient le 5-FU : 34,0 %, l’irinotecan : 12,3 %, la gemcitabine : 5,1 % et le bevacizumab : 4,4 %. Pour le DO, ils concernaient le 5-FU : 45,8 %, l’irinotecan : 7,3 %, la gemcitabine : 4,2 % et le bevacizumab : 1,6 %.
Il a été difficile d’établir des DSA communes entre les 2 hôpitaux, malgré le fait que les spécialités sont communes pour beaucoup de prescriptions, la pratique et les protocoles ne sont pas encore harmonisés.
Conclusion |
Dans un premier temps, les DSA dans l’EP pour les 4 molécules éligibles qui correspondent aux préparations les plus retournées seront mise en place, après validation avec les prescripteurs. Dans un second temps, une harmonisation des protocoles et des pratiques sera nécessaire entre les 2 sites afin de pouvoir appliquer les mêmes DSA au site DO. Parallèlement, une réflexion sur les doses fixes communes des immunothérapies onéreuses (nivolumab, pembrolizumab, pertuzumab…) est en cours. Nous espérons ainsi optimiser la production et diminuer les pertes liées aux retours.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anticancéreux, Dose standard, Production, Sous-traitance
Plan
Vol 58 - N° 1
P. e12 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?