Les patients ayant une sclérose en plaques (SEP) ont parfois des réticences concernant la vaccination, notamment en raison d’idées fausses qui ont été largement diffusées concernant la vaccination de l’hépatite B.

Étudier l’association entre la vaccination COVID-19 et le risque de survenue de poussées de SEP.

Les données du Système national des données de santé (SNDS, 68 millions de Français couverts) ont été utilisées pour identifier tous les patients présentant une SEP, et un algorithme a permis d’identifier toutes les poussées ayant nécessité un traitement par corticoïdes à fortes doses. Une méthode de type « self-controlled case series » a été utilisée pour comparer les périodes exposées à la vaccination à celles non exposées, globalement et dans des sous-groupes d’intérêt.

Au total, 124 545 patients SEP ont été identifiés, dont plus de 80 % ont reçu au moins une dose vaccinale. Les patients ne présentaient aucune majoration du risque de poussée, que la période d’analyse porte sur les 6 ou les 12 semaines après la vaccination. Ces données étaient les mêmes après la deuxième dose vaccinale. Il existait même une légère diminution du risque de poussée pendant quelques semaines, dans les suites de chaque vaccination.

Cette étude de grande ampleur, portant sur la France entière, et utilisant une méthodologie adaptée autocontrôlée (chaque patient étant son propre témoin), ne montre pas d’augmentation du risque de poussée de SEP après une vaccination contre le COVID, là où de nombreuses séries de cas de petit effectif avaient montré l’existence de poussées inflammatoires dans les suites de la vaccination.

Ces données très rassurantes permettent de poursuivre l’incitation vaccinale chez nos patients SEP, en particulier chez ceux ayant des facteurs de risque d’infection grave (âge, handicap, obésité, traitement par anti-CD20…).