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Surveillance mycologique de l’eau pour la prévention des mycoses invasives dans les établissements de santé : Propositions de standardisation des méthodologies - 05/05/08

Doi : 10.1016/j.lpm.2007.09.015 
Catherine Kauffmann-Lacroix 1, , Anne Bousseau 1, Frédéric Dalle 2, Marie-Pierre Brenier-Pinchart 3, Laurence Delhaes 4, Marie Machouart 5, Martine Gari-Toussaint 6, Annick Datry 7, Claire Lacroix 8, Christophe Hennequin 9, Dominique Toubas 10, Odile Morin 11
1 Laboratoire de parasitologie et mycologie médicale, CHU de Poitiers, F-86021 Poitiers Cedex, France 
2 Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Dijon, F-21079 Dijon Cedex, France 
3 Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Grenoble, F-38043 Grenoble Cedex 9, France 
4 Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Lille, F-59037 Lille Cedex, France 
5 Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Nancy, F-54035 Nancy Cedex, France 
6 Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Nice, F-06202 Nice Cedex 3, France 
7 Laboratoire de parasitologie et mycologie, AP-HP, Centre hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, F-75651 Paris Cedex 13, France 
8 Laboratoire de parasitologie et mycologie, AP-HP, Hôpital Saint-Louis, F-75475 Paris Cedex 10, France 
9 Laboratoire de parasitologie et mycologie AP-HP, Hôpital Tenon, F-75970 Paris Cedex 20, France 
10 Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Reims,F-51092 Reims, France 
11 Institut de Biologie, CHU de Nantes, F-44035 Nantes Cedex 1, France 

Catherine Kauffmann-Lacroix, Laboratoire de parasitologie et mycologie médicale, CHU de Poitiers, 2 rue de la Milétrie, F-86021 Poitiers Cedex, France. Tél. : +33 5 49 44 37 47 Fax : +33 5 49 44 39 08

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Résumé

Objectifs

Évaluer le risque fongique lié à l’eau dans différents centres hospitaliers et préciser les conditions méthodologiques pour une standardisation des prélèvements ont été les objectifs de l’étude principale conduite entre février 2004 et mars 2005 dans 10 centres hospitaliers en France métropolitaine.

Méthodes

Pour évaluer ce paramètre, une étude préliminaire a permis d’optimiser l’analyse mycologique de l’eau. Nous avons employé les mêmes conditions opératoires que pour les analyses bactériologiques : filtration de l’eau et ensemencement de la membrane d’acétate de cellulose sur gélose. Des services hébergeant des malades à risque, dont les services d’hématologie, de transplantation d’organes, des brûlés, ont été choisis. L’eau et les surfaces pouvant s’y rapporter ont été étudiées au niveau de 98 points de prélèvements. Trois prélèvements de 1L d’eau (1er jet, froide, chaude) et 2 à 3 prélèvements de surfaces (intérieur du robinet, du pommeau de douche, siphon) ont été effectués pour chaque point de prélèvement. Une fiche épidémiologique a permis d’obtenir des informations sur le lieu du prélèvement, le(s) traitement(s) de l’eau (chlore ou autre) ainsi que sa température.

Résultats

Il existait une différence significative (p=0,039) en fonction des différents types d’eaux. Les eaux chaudes (≥50°C) étaient significativement moins colonisées que les autres : 4 % d’entres elles ont révélé la présence de champignons contre 52 % des eaux froides. Les eaux étaient, en général, faiblement colonisées sauf pour 2 centres où il existait une contamination générale du réseau (flore monomorphe à Exophiala sp et à Fusarium sp). Soixante-dix-neuf pour cent des prélèvements d’eau froide présentaient moins de 5UFC/L, tout en étant plus colonisés que l’eau chaude. Les Dématiés ont été retrouvés fréquemment, Aspergillus sp a été rarement isolé. Les prélèvements de surfaces liées à l’eau (en moyenne 15 UFC/prélèvement) étaient moins fréquemment positifs (13 %) que les prélèvements d’eau. Les siphons étaient plus souvent positifs que les autres surfaces (23 %), or les champignons isolés n’avaient pas la même répartition que dans l’eau. Les rapports avec la flore bactérienne et P. aeruginosa ont été envisagés ainsi que l’effet des différents traitements de l’eau.

Conclusion

La réglementation impose uniquement des contrôles bactériologiques de l’eau. En l’absence de seuil de contamination fongique de l’eau à partir duquel il existe un risque d’infection fongique invasive nosocomiale pour les patients, il est difficile d’imposer des contrôles systématiques. En cas de travaux et en cas d’enquête épidémiologique au cours d’une infection nosocomiale, lorsque les prélèvements d’air n’ont pas été concluants, des contrôles mycologiques de l’eau sont nécessaires.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Objectives

The aims of this study were to assess the risk of fungal infections related to the water supply in several hospitals and to clarify the appropriate methodology in order to standardize the technical conditions of the controls and develop guidelines. It was conducted in 10 university hospital centers across the country from February 2004 through March 2005.

Method

A preliminary study allowed us to optimize the mycological analysis. The study was conducted under the same conditions as for bacteriological controls: water filtration through a cellulose acetate membrane cultured on agar. Departments with the highest patient risk were selected, including hematology, organ transplantation, and burn units. We selected 98 sites and sampled both water and water-related surfaces at each: three one-liter water samples (the first flow, cold and hot water) and two or three surface samples (inside the tap, pommel of the shower and siphon). At each site, a form was filled to specify its location in the unit, any water treatment (chlorine or other), filtering, and temperature. Water from taps equipped with sterilized filtration was sampled without the filter.

Results

There was a significant difference (p=0.039) in the number of positive cultures between the three types of water sampled: hot water (>50°C) was colonized less often than first flow or cold water. Only 4% of the hot-water samples had positive cultures, compared to the 52% of the cold-water samples. Except in two hospitals with generalized contamination of the water pipes (one with Exophiala spp and the other with Fusarium spp), colonization was usually slight. Cold water was more colonized than hot water, but 79% of the samples yielded fewer than 5CFU/L. Dematiaceous hyphomycetes were isolated; Aspergillus spp were rare. The number of CFU in surface samples (that is, biofilms) was higher (mean=15 CFU per sample) but surfaces were positive less often than water (13% compared with 43% of all water samples). Sampling from siphons was productive more often than from taps (23%), but the molds isolated differed from those in the related water. Relations to bacterial flora and P. aeruginosa were also studied, together with the effects of chemical treatment.

Conclusion

Current regulations require only bacteriological survey. The absence of knowledge about the threshold of contamination at which there is a risk of nosocomial invasive fungal infections makes it difficult to impose routine monitoring. Mycological surveys of water are required during hospital renovation, plumbing work, pipe maintenance and when air samples are negative during nosocomial infection investigations.

Ce qui était connu

Les patients immunodéprimés sont à risque d’infection fongique invasive.
La prévention de l’infection fongique invasive repose sur la maîtrise de l’environnement du patient grâce à des mesures de traitement de l’air, contrôlées par des méthodes standardisées.
Malgré ces mesures, des infections fongiques invasives existent encore, ce qui laisse supposer d’autres sources de contamination à maîtriser.
L’eau a été incriminée dans divers pays.

Ce qu’apporte l’article

Il s’agit de la 1re étude multicentrique française évaluant le risque lié à l’eau et proposant une standardisation des méthodes de contrôle.
Pour évaluer le risque fongique, les contrôles d’eaux doivent être spécifiques.
Les conditions expérimentales pour les contrôles sont définies à 1L d’eau froide filtrée (0,45μm) et le filtre mis en culture sur le milieu de Sabouraud incubé à 27°C pendant 7 jours.
Les contrôles de l’eau chaude ne sont pas adaptés.

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Vol 37 - N° 5P1

P. 751-759 - mai 2008 Retour au numéro
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