Au fil des années, l’augmentation de l’espérance de vie entraîne la progression des troubles neurocognitifs majeurs, plus anciennement appelés démences. Parmi ces troubles, la maladie à corps de Lewy (MCL) pourrait représenter la deuxième ou troisième cause après la maladie d’Alzheimer (MA) et les démences vasculaires. Surnommée par les américains « the most common disease you’ve never heard of »^{3« La maladie la plus courante dont vous n’avez jamais entendu parler ».} , cette maladie demeure toutefois insuffisamment connue et difficile à diagnostiquer en raison de la complexité de son tableau clinique associant des troubles neurocognitifs, des hallucinations visuelles récurrentes, un syndrome parkinsonien, des fluctuations cognitives et motrices, un trouble du comportement en sommeil paradoxal, une hypersensibilité aux neuroleptiques ainsi qu’un dysfonctionnement du système nerveux autonome. Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif pour la MCL, la prise en charge médicamenteuse est essentiellement symptomatique et nécessite l’emploi de traitements pouvant à la fois améliorer certains symptômes et en aggraver d’autres, exposant de ce fait les malades à un risque d’événements iatrogènes. En tant que professionnel de santé de proximité et spécialiste du médicament, le pharmacien d’officine dispose d’une place importante dans la prévention du risque iatrogène et dans l’accompagnement des patients et de leur entourage.

Over the years, life expectancy improvement led to the progression of major neurocognitive disorders, formerly known as dementias. Among these disorders, Lewy Body Dementia (LBD) may be the second or third leading cause of such disorders, after Alzheimer's and vascular dementia. Known by Americans as “the most common disease you’ve never heard of,” this disease remains unfamiliar and challenging to diagnose due to the complexity of its clinical features: neurocognitive disorder, recurrent visual hallucination, Parkinsonian syndrome, cognitive and motor fluctuation, Rapid Eye Movement (REM) sleep behaviour disorder, hypersensitivity to neuroleptic and autonomic dysfunction. To date, there is no curative treatment for LBD. Current therapies focus on the symptoms – sometimes improving some of them while worsening some others – thereby exposing patients to a high risk of iatrogenic events. As a local health professional and drug specialist, the pharmacist has a major role in the prevention of such iatrogenic risks, in supporting patients and their families.