Il existe de nombreuses techniques de rééducation périnéale, qui sont très souvent utilisées conjointement. Pendant la grossesse, la rééducation périnéale peut être prescrite aux femmes qui ont une incontinence urinaire. Dans le post-partum, la rééducation périnéale est recommandée dans l'incontinence urinaire ou anale persistante à 3 mois de l'accouchement (au moins 3 séances guidées par un thérapeute) et elle doit comporter des exercices de contraction volontaire des muscles du plancher pelvien. La rééducation du post-partum améliore donc l'incontinence urinaire et anale à court terme (1 an), mais pas à long terme (6-12 ans). Pour l'incontinence urinaire du post-partum, il faut rééduquer six à sept femmes incontinentes pour qu'une soit continente à 1 an. La prévalence de l'incontinence anale à 1 an du post-partum est de 7 % chez les patientes rééduquées à 3 mois du post-partum versus 13 % dans le groupe contrôle. Chez les femmes en dehors de la grossesse et du post-partum, la rééducation périnéale a montré une efficacité à court terme dans le cadre de la prise en charge de l'incontinence urinaire à l'effort, l'hyperactivité vésicale, les prolapsus génitaux de stade 1 ou 2 (efficacité sur l'anatomie et les symptômes), les troubles anorectaux (incontinence anale, dyschésie) et les troubles de la sexualité (incontinence urinaire percoïtale, orgasme, libido). Toutefois, concernant le prolapsus génital, l'utilisation d'un pessaire (seul ou associé à une rééducation périnéale) est associée à de meilleurs résultats concernant le traitement des symptômes et la satisfaction des femmes. Le bénéfice à long terme de cette rééducation n'a pas été prouvé, quel que soit le trouble pelvipérinéal pris en charge.