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La carence en vitamine D chez la femme de 18 à 49 ans portant des vêtements couvrants, une réalité méconnue en médecine générale - 14/05/08

Doi : 10.1016/j.lpm.2007.06.024 
Sonja Belaid 1, , Ambroise Martin 1, Anne-Marie Schott 2, Martine Laville 3, Marie-France Le Goaziou 1
1 Université Claude Bernard, F-69008 Lyon, France 
2 DIM des hospices civils de Lyon, F-69003 Lyon, France 
3 Hôpital Édouard Herriot, F-69437 Lyon Cedex 3, France 

Sonja Belaid, Université Claude Bernard, 8 avenue Rockefeller, F-69008 Lyon, France.

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Résumé

Introduction

Après avoir diagnostiqué, au cours de notre pratique ambulatoire, plusieurs cas d’hypovitaminose D sévère chez les femmes de 18 à 49 ans portant des vêtements couvrants, la réalisation d’une enquête de prévalence de la carence en vitamine D nous est apparue nécessaire. Le risque d’une hypovitaminose D sur le long terme est avant tout osseux, avec l’apparition insidieuse d’une fragilité osseuse pouvant conduire à une ostéoporose précoce.

Nous nous sommes posé 2 questions : les femmes voilées vivant dans la région lyonnaise sont-elles carencées, si oui, quel est le degré de ce déficit ? Les médecins généralistes connaissent-ils ce problème ?

Méthode

Une enquête de prévalence en région lyonnaise a inclus toutes les femmes de 18 à 49 ans portant des vêtements couvrants consultant en ambulatoire de novembre 2005 à mars 2006. Elles ne devaient pas avoir un état ou une maladie responsable d’une hypovitaminose D. Les médecins volontaires, après avoir reçu l’accord de leurs patientes, ont rempli un questionnaire et ont prescrit le dosage sérique de la vitamine 25 (OH)D. Des corrélations entre l’hypovitaminose D et l’âge, la parité, l’existence de pathologies associées, de signes cliniques, les traitements habituels ont été recherchées.

Résultats

Quatre-vingt-seize femmes ont été incluses dans l’étude. En considérant le seuil de 53 ou de 75nmol/L, nous avons observé une prévalence de 99 % avec 72,6 % de femmes symptomatiques. Avec un seuil ≤30nmol/L, en dessous duquel apparaît une hyperparathyroïdie secondaire réactionnelle, responsable d’une diminution du capital osseux, la prévalence était de 82,5 % de femmes dont 71 % symptomatiques. Concernant l’attitude des médecins généralistes, cette étude a mis en évidence que 99 % de ces femmes n’avaient reçu aucune supplémentation en vitamine dans les 3 mois précédents.

Conclusion

Nous avons mis en évidence le caractère endémique de cet état de carence en vitamine D dans une population jeune, habituellement en bonne santé et en âge de procréer, et montré que des efforts restent à faire dans le diagnostic et la prise en charge. Le médecin généraliste est au cœur de cette problématique par une action ciblée de prévention par la supplémentation en vitamine D, puisque, contrairement aux autres vitamines, elle est très peu apportée par l’alimentation.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Background

Although the morbidity and mortality of vitamin D deficiency are well known in the elderly and among children, doctors are unlikely to consider it as a diagnosis in young adults, even when it is symptomatic. Numerous additional examinations are thus unnecessarily prescribed, while diagnosis is delayed. After observing several cases of severe vitamin D deficiency among women aged 18 to 49 years who wore concealing clothing, we conducted an investigation of the prevalence of this vitamin deficiency in this community. We asked ourselves 2 questions: What proportion of women in this population has a vitamin D deficiency and how severe is it? Are general practitioners (GPs) aware of this problem?

Methods

A cross-sectional study was conducted in Lyon, located at a latitude 45N. We included women aged 18 to 49 years, who wore concealing clothes, and consulted their GP from November 2005 through March 2006 and had no disease likely to cause hypovitaminosis D. Physicians completed a questionnaire and collected serum for a vitamin 25 (OH)D assay. We looked for correlations between vitamin D deficiency and several factor: ages, parity, associated diseases, and clinical signs.

Results

The study included 96 women. Defining hypovitaminosis D at a threshold of 53nmol/L or 75nmol/L, we found a prevalence of 99%, and 72.6% of the women had symptoms. Using a stricter threshold of 30nmol/L, below which secondary hyperparathyroidism can appear and reduce bone mass, we found a prevalence of 82.5%, 71% of whom were symptomatic. The failure to prescribe vitamin D supplementation during the previous 3 months for 99% of these women indicates that GPs are not aware of this issue.

Conclusion

These results highlight the endemic character of vitamin D deficiency in a population of young women of childbearing age, usually in good health. GPs must be involved in targeted activities to screen for and prevent vitamin D deficiency among this population, because food sources provide minimal quantities of vitamin D.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 37 - N° 2P1

P. 201-206 - février 2008 Retour au numéro
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